Broken Back : « l\'important, c\'est que mes chansons racontent des histoires »

undefined 27 avril 2017 undefined 00h00

Camille Godineau

Broken Back, c’est l’histoire d’un jeune de Saint-Malo qui se blesse au dos ("broken back", t’avais pas compris avant ? eh bien maintenant, c’est fait !) et qui décide de se mettre à la musique pour de bon ! Jérôme Fagnet aka Broken Back, était à Nantes pour un concert au Stéréolux. Le Bonbon Nantes en a profité pour en savoir un peu plus sur sa vie, sa musique et ses influences. Retour sur les début de l’aventure musicale d'un artiste qui n’a pas fini de faire du bruit.

 

Enfant, tu as appris le tuba au conservatoire de St Malo. Depuis quand as-tu réellement débuté la musique ?

J’ai commencé à l’âge de 7 ans, par l’apprentissage du solfège. C’est assez bizarre comme démarrage, comme entrée en matière dans la musique. En fait, j’ai vu ma mère faire du solfège et ça m’a complètement fasciné de voir comment avec des dessins et des choses manuscrites, tu pouvais retranscrire une mélodie, des sons. À y repenser, le solfège c’est quand même chiant, mais quand j’étais petit je trouvais ça hyper cool. Finalement je regrette pas du tout, parce que très vite l’apprentissage d’un instrument est arrivé et j’ai commencé à vraiment me plonger dedans. J’ai rencontré un professeur de tuba, extrêmement charismatique et qui m’a vraiment transmis sa passion pour la musique !

Comment insuffles-tu un peu de classique dans tes chansons d'aujourd'hui ?

Ma formation classique n’a pas insufflé quelque chose de particulier, par contre c’est vrai que c’est une base, qui m’a permis d’apprendre très rapidement la guitare, de maîtriser les accords, et de pouvoir me former en autodidacte. Cette base théorique m’a permis d’aller plus vite, de pouvoir m’exprimer et de commencer à créer et composer avec un nouvel instrument, la guitare et le chant.

©Facebook Broken Back

Tu t’es déplacé les vertèbres, d’où ton nom « Broken Back ». Ce douloureux moment a été l’élément déclencheur de ta carrière musicale ou tu pensais te lancer avant ?

Ç'a vraiment été le point de départ, je ne pensais pas forcément faire ça il y a 4 ans, c’était vraiment juste une passion. Et le fait d’avoir été bloqué pendant une année, m’a permis de renouer avec cette passion, et surtout de me rendre compte que j’aimais trop ça, que j’avais pas envie de faire autre chose. Après, l’aventure a commencé petit à petit, d’abord en postant des chansons sur internet. Les gens ont commencé à se les approprier, à les partager, à les faire circuler un petit peu partout dans le monde. Ç'a été l’occasion de me dire que c’était possible, et de me lancer totalement à fond !

Tu as toujours réalisé ta musique intégralement tout seul : tu es ton propre producteur, tu écris tes chansons... Techniquement parlant, comment t’y prends-tu pour composer ?

Je pense qu’il n’y a pas de méthode en particulier, ce qui est intéressant, c’est de voir que chaque chanson est née d’une manière différente. Certaines naissent d’une mélodie que je peux avoir sur la route, que j’enregistre sur mon dictaphone, que je ressors quand je suis à St-Malo, au calme et après je commence à tisser certaines mélodies, à m’amuser avec, à tourner autour. Certaines naissent de rencontres aussi, de personnes avec qui j’ai pu commencer à écrire, composer (comme la chanson Lady Bitterness, qui a eu une deuxième naissance aux États-Unis, avec une personne que j’ai rencontrée là-bas.) Y’a pas de recette, l’idée, c’est vraiment de laisser les choses se faire.

Tu as ton studio à Saint-Malo, c’était important pour toi de le faire dans ta ville ?

En fait, c’est vraiment mon havre de paix St-Malo, c’est là où je me sens bien. C’est là où j’ai envie d’écrire, de composer, où je me sens en condition parfaite pour entamer des voyages introspectifs. C’est ma terre, c’est la terre de mon enfance. C’est un endroit très important à mes yeux et en tout cas je me sens très créatif là-bas.

Tu qualifies ta musique d’indé-folk-électro-dansante, mais quelles sont tes influences ?

Je dirais que pour simplifier un peu les choses, c’est de la pop-folk-électro ! Folk, parce que tout commence avec une chanson, vraiment guitare/voix ou piano/voix. Pop, parce que la mélodie joue vraiment un rôle très important à mes yeux dans chaque chanson. Et électro, parce que c’est la partie qui arrive au moment de produire la chanson, c’est l'habit qui arrive en fin de processus créatif. J’ai beaucoup écouté Cat Stevens, quand j’étais plus jeune. C’était un chanteur qui m’a beaucoup influencé dans sa manière de chanter, de poser sa voix, d’écrire. Et aussi, j’ai énormément écouté Supertramp ou rien à voir, Buena Vista social Club, plus pour les petites percu acoustiques, les caxixi (instrument de percussions constitué d’un panier, NDLR), toutes ces sonorités là, qu’on peut retrouver dans Seven words par exemple ou dans Halcyon birds.

Si tu devais résumer ta musique en quelques adjectifs ?

Je pense qu’il y a une chose qui permet de bien comprendre l’essence de l’album, c’est le paradoxe, la nostalgie et la mélancolie. C’est ni complètement joyeux, ni complètement triste, c’est chaque fois un mélange des deux. J’aime beaucoup jouer avec un paradoxe entre une composition qui peut être assez joyeuse et un texte qui est assez froid, ou l’inverse : un texte burlesque avec une musique plus « épique » ou tragique, comme Go to Go. Ou alors juxtaposer des choeurs très planants, avec une rythmique très persuasive. Le paradoxe se retrouve aussi sur la pochette de l’album, avec le visage coupé en deux, la partie gauche qui symboliserait le côté producteur, versus l’interprète, l’électro versus la folk ! 

Pourquoi faire le choix de chanter exclusivement en anglais ?

Moi ce qui m’importe le plus, c’est de raconter des histoires. Chaque chanson a vraiment une raison particulière, elle peut être autobiographique, ou ne pas l’être du tout. Du coup, pour moi, c’était assez important que les musiques puissent voyager, que les personnes, peu importe où elles sont, que ce soit au Pérou, au Canada, en Australie ou en France, puissent se l’approprier, la comprendre et pourquoi pas -ce serait le plus beau compliment pour un auteur - que la chanson puisse rendre cette personne plus forte, qu’elle puisse l’aider, peu importe le moment de sa vie où elle l’écoute.

Ton premier EP s’est plus vendu en Amérique du Nord qu’en France, tu as prévu des dates à l’étranger ?

Y’en a eu beaucoup, quelques dates sur la côte ouest des États-Unis, à Los Angeles. J’ai fait une tournée en Scandinavie aussi, cet hiver. On va continuer de jouer beaucoup en Belgique et en Suisse. On a fait pas mal de concerts en Allemagne, en Angleterre, mais, pour les 45 prochaines dates, je me concentre sur le public français, j’ai envie de partager ce moment et cet album avec eux.

Notre petit nom c’est Le Bonbon, alors c’est quoi ton bonbon préféré ?

Ouah ça serait dur d’en choisir un, parce que j’adore les bonbons ! Je crois en number 1, je mettrais l’Arlequin (même si j’ai failli me tuer avec un Arlequin !). Après je place quand même le Croco en 2, mais attention le croco original ! Ah oui, et il y a un bonbon que j’adorais quand j’étais petit, je sais plus si ça existe encore, les araignées rouges avec les pattes bleues, ça il faut en parler c’est TRÈS bon ! (La rédac a cherché et a fini par trouver ce fameux bonbon araignée, c’est le Trolli !)