Notre-Dame-des-Landes : le projet d\'aéroport est abandonné

undefined 17 janvier 2018 undefined 13h42

Auriane

C'est officiel. Après des années d'hésitation, le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes va être abandonné. C'est ce qu'a annoncé Edouard Philippe ce midi à l'issue du Conseil des ministres de ce mercredi matin, sur le perron de l'Elysée. 

Le rapport rendu en fin d'année par les médiateurs avait déjà laissé envisager une nouvelle issue au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le rapport laissait entendre qu'un agrandissement de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique, à Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, coûterait toujours moins cher (460 millions d'euros) que la construction du nouvel aéroport (730 millions d'euros), y-compris une fois la pénalité due à Vinci payée. Depuis de nombreuses semaines, le gouvernement s'interroge et examine le dossier. Le Premier Ministre Edouard Philippe s'était même rendu à Nantes pour rencontrer Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, et se rendre sur la ZAD. 

Ce matin, le dossier devait être tranchée en Conseil des ministres. Rappelons que ce projet d'aéroport traine depuis plus de 50 ans, mais que l'opposition à Notre-Dame-des-Landes s'était montrée farouche. Cependant, la consultation populaire menée en juin 2016 en Loire-Atlantique avait répondu "Oui" au projet d'aéroport. L'abandon du projet signifie donc la négation du résultat de la consultation. 

Après les premières annonces, de Philippe Grosvalet, président du Conseil départemental de Loire-Atlantique, puis de Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat et ex-président du Conseil régional des Pays de la Loire, le Premier Ministre a fait son annonce officielle. Le projet d'aéroport est donc abandonné, au profit de l'agrandissement de l'actuel aéroport Nantes Atlantique. 

L'annonce officielle du Premier Ministre : l'abandon du projet d'aéroport

Pour le Premier Ministre, la situation, bloquée, était devenue dangereuse. « Nous aurions pu faire comme nos prédécesseurs et laisser la décision à nos successeurs », explique Edouard Philippe, mais il souligne la nécessité d'avancer et de prendre - enfin - une décision. « Tous les recours ont été purgés, la population du département a été consultée, le débat aurait du être clos depuis longtemps, mais je sais aussi que les choses paraissent plus simples quand elles sont vues de loin », continue-t-il, avant de poursuivre qu'il avait voulu examiner les nouvelles solutions et étudier le dossier au plus près du projet. « Sur la base de ce rapport, j'ai rencontré plus d'une centaine d'élus, passionnés, de bonne foi, qui ont défendu leurs convictions et je veux leur rendre un hommage appuyé (...) Samedi dernier, le 13 janvier, j'ai voulu me rendre sur place (...) tous m'ont, au fond, dit la même chose "sortez-nous de cette situation"».

La décision du gouvernement est tombée « je constate aujourd'hui que les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet d'aéroport Notre Dame des Landes ». Ajoutant qu'un tel projet, d'une telle envergure qui structure un territoire pour le prochain siècle, ne peut se faire dans un tel contexte d'opposition (rappelons qu'il y a environ 50% d'opposants au projet et 50% de soutien). 

La conclusion est la suivante : « le projet de Notre-Dame-des-Landes sera donc abandonné. (...) 50 années d'hésitation n'ont jamais fait l'évidence.». Le Premier Ministre ajoute que cette décision est sans ambiguïté et que les terres seront rendues à leur vocation agricole. 

Johanna Rolland se sent trahie

Suite à l'annonce du Premier Ministre, Johanna Rolland a tenu une conférence de presse, dans laquelle elle exprime son sentiment de trahison et déni du Grand Ouest, ainsi que le non respect du résultat du référendum de juin 2016. Elle s'exprime dans un communiqué de presse où elle insiste sur sa responsabilité, en tant que Maire, de prendre en main le destin de Nantes : « Nantes a su se relever de traumatismes et de situations plus graves et douloureuses ».