Entre le XVIIe et le milieu du XIXe siècle, Nantes a été le premier port négrier français, avec plus de 1710 expéditions négrières, acheminant plus de 550 000 captifs noirs vers les colonies américaines. Si la ville reconnaît et accepte ce sombre passé (notamment avec le Mémorial de l'abolition de l'esclavage), il n'en reste pas moins que certaines rues de Nantes sont baptisées d'après de riches négriers nantais. Deux associations militent pour que des panneaux informatifs soient ajoutés sous les noms de ces rues...
Rue Kervégan, rue Guillaume-Grou, rue Colbert, avenue Bourgaud-Ducoudray, Millet, Guillon... Ces six rues portent toutes le nom d'une personnalité impliquée - de près ou de loin - dans la traite négrière. Un honneur que ne supportent plus les associations Mémoires & Partages et Flam Africa, qui demandent à la mairie d'ajouter, sous les noms des rues concernées, des panneaux explicatifs afin d'informer les Nantais du passé de ces hommes mis en avant, qui ont participé au commerce triangulaire et donc, à l'esclavage.
Expliquer plutôt que débaptiser
« On ne peut pas continuer à honorer des négriers qui se sont enrichis sur cette exploitation reconnue comme un crime contre l'humanité », explique Alassane Guisse, vice-président de Flam Africa, à nos confrères de 20 minutes. En revanche, pas question de changer le nom de ces rues. L'idée est plutôt de faire de la pédagogie, pour que les Nantais et les passants puissent s'interroger face à notre Histoire.
Nantes assume
La mairie semble avoir entendu la demande. Olivier Château, adjoint au maire en charge du patrimoine a confié à 20 minutes : « Oui, on aura des panneaux physiques expliquant le nom des rues (...) dans les mois qui viennent. » Mais avant, il reste un travail de vérification historique à effectuer. Ces informations, que l'on pourra lire au coin des rues, se retrouveront également sur la plateforme collaborative Wikipatrimoine, qui devrait être lancée en fin d'année 2018.
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