Sorties ciné : 3 films à voir et 3 films à éviter cette semaine (5-11 avril)

undefined 4 avril 2017 undefined 00h00

La Rédac'

Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. Oui, vous. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Comme on vous aime bien, amis cinéphiles - aussi chelou soyez-vous -, on détaille pour vous dans les lignes qui suivent les films qui sortent cette semaine, enfin du moins ceux qui ont retenu notre intérêt.


A semaine exceptionnelle, dispositif exceptionnel : il y a cette semaine une telle concentration de films pourris, voire moisis, qui sortent, qu'il me fut impossible de vous en conseiller cinq ; je n'en ai trouvé que trois. A l'inverse, je n'ai eu aucune difficulté à en trouver trois à vous déconseiller. Hormis ces six-là, voici un petit condensé de ce qui peut se tenter parmi les sorties de ce mercredi 5 avril. En effet, rien ne vous empêche d'emmener votre neveu voir Les Schtroumpfs et le village perduqui a l'air plutôt chouette et schtroumpfement beau, ni de vous plonger dans le destin de quatre Polonaises en 1990 (United States of Love), ou encore de baver d'admiration devant le beau Tomer Sisley, traqué de toutes parts dans Le Serpent aux mille coupuresNiveau docu, les Marseillais vont kiffer devant Massilia Sound System - Le Film et les nageurs devant Parfaites, qui nous plonge (vous l'avez ?) dans les coulisses de la natation synchronisée.


Les trois films à éviter
 

Bien que ce ne soit aucunement dans nos habitudes, et qu'on préfère généralement voir la vie en rose (bonbon), on se trouve aujourd'hui dans l'obligation de dénoncer, de railler, de stigmatiser. Voici les trois films qu'on vous conseille d'éviter, classés du moins grave au pire. 


Corporate
, de Nicolas Silhol

Certainement pas le pire film de l'année, avec même des bons acteurs dedans (Lambert Wilson et Stéphane De Groodt n'ont plus grand-chose à prouver), l'envie de voir Corporate nous fait quand même carrément défaut. Pourquoi ? Le sujet, tout simplement. Sortir du boulot pour aller passer deux heures à mater une jeune DRH, une "killeuse", tenter de se sortir des pièges tendus par sa hiérarchie et l'inspection du travail pour la rendre responsable d'un suicide dans sa boîte... c'est quoi déjà le mot ? Anxiogène, voilà c'est ça, anxiogène à mort. 


Power Rangers
, de Dean Israelite

J'ai toujours trouvé que les Power Rangers étaient une pâle copie des Bioman à la sauce ricaine. Un peu comme si Mac Do se mettait à faire des Banh Mi. Un scandale quoi, et c'était déjà le cas il y a vingt piges. Voilà qu'ils décident d'en faire un film, et oh mon Dieu ça a l'air tellement bidon ! Les quelques bonnes vannes du style un asiat' se retrouve à incarner le power ranger black n'y changent rien, bien au contraire. On prend vraiment les ados pour des cons, c'est triste. 


A bras ouverts
, de Philippe de Chauveron

Alors là autant vous le dire tout de suite, on atteint des sommets jamais ne serait-ce qu'approchés dans l'art de la démagogie populiste dégueulasse. Oh et puis non, je ne dirai rien de ce film dont la seule bande-annonce me donne envie de gerber, si ce n'est qu'initiallement il devait s'appeler "Sivouplééé"... Je dois dire que ce genre de saloperie me donne encore plus honte d'être français que la parole décomplexée de certains politiciens, vraiment. J'irai le voir pour le dégommer, stay tuned. 


Les trois films à voir

Ça n'a pas été facile, mais heureusement on a trouvé des raisons de se réjouir grâce aux trois films qui suivent, et qui devraient nous sortir de l'abattement dans lequel nous ont fourré les trois précédents. Alléluia, vive le cinéma !


L'Opéra
, de Jean-Stéphane Bron

Dans ce documentaire passionnant, on suit le quotidien des artistes et techniciens qui ont fait le succès de l'Opéra de Paris lors de la saison 2015/2016. D'abord réticent, le directeur de cette institution qui date de Louis XIV a bien voulu laisser Jean-Stéphane Bron amener ses caméras dans les coulisses des deux superbes bâtiments que sont l'Opéra Garnier et l'Opéra Bastille. Entre danse, chant et musique, béatitude, légereté et rigueur, on vibre avec les acteurs de ce prestigieux faiseur de spectacles


Les Mauvaises herbes
, de Louis Bélanger

Vous l'aurez compris, il sera grandement question de cannabis dans ce film au titre évocateur. On y suit les aventures de Jacques, un comédien qui doit pas mal de tunes à un mafieux de Montréal au blase inventé, Patenaude (cherchez pas, c'est les Québécois). En tentant de lui échapper, le voilà qui se retrouve sur la propriété de Simon, un type un peu bourru qui cultive du cannabis dans sa grange. Aaaah, ça détend...


La Vengeresse
, de Bill Plympton et Jim Lujan

Un grand méchant président qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Hulk Hogan, quatre chasseurs de prime hauts en couleur, une héroïne qui manie l'arc aussi bien que le verbe... Voilà un dessin animé qui sent bon la satyre d'une société américaine accro à la télévision. Les géniaux dessins de Plympton y apportent un souffle créatif inédit, et on navigue en plein trip de LSD, accrochés à notre siège de velours rouge... très agréable ce velours d'ailleurs !