Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Parfois pourtant, les films à l'affiche n'ont que peu d'intérêt. Il leur faut alors se rabattre sur une série ou un documentaire, ou même un classique des temps anciens. Si vous vous reconnaissez dans ce drame quotidien, rassurez-vous, on est là pour vous aider.
Les sorties ciné
Cette semaine est un peu spéciale puisque ne pouvant me résoudre à choisir trois films à vous présenter plus en détail, j'en ai choisi cinq ! Il ne reste donc pas grand-chose de fameux à mettre dans cette chère rubrique fourre-tout, si ce n'est Sparring, le très bon premier film de Samuel Jouy dans lequel Mathieu Kassovitz est super. On ne vous conseille bien évidemment pas d'aller voir Les Tuche 3 ni Horse Soldiers, y'en a marre des comédies françaises à deux balles et du patriotisme ricain, surtout à cheval. Mais vous pouvez vous pencher sur Une Saison en France, qui aborde la question des migrants de manière intelligente et sensible, avec une Sandrine Bonnaire toujours excellente. Pour la suite du kiff, c'est juste en dessous.
Wonder Wheel, de Woody Allen
Au cœur d'une polémique gravissime mais en fait vieille de 26 ans (qu'a fait la justice pendant tout ce temps ??), le réalisateur new-yorkais a vu ses soutiens fondre comme neige au soleil. Résultat, son dernier film est pas mal boycotté, ce qui peut se comprendre. Reste qu'il a quand même l'air vachement bien, alors que faire ? L'idéal serait qu'il soit naze, comme ça on pourrait lui taper dessus à l'aise au vieux Woody. J'irai le voir perso, car je sens bien le message caché, et puis surtout qui sait, ce sera peut-être son dernier film...
L'Insulte, de Ziad Doueiri
De nos jours à Beyrouth, Yasser et Toni s'insultent. Le premier est contremaître et réfugié palestinien, le second un Chrétien libanais résidant dans le quartier en travaux. Portée devant les tribunaux, leur banale embrouille va se transformer en affaire d'Etat et diviser la population libanaise. Le réalisateur de la série de Canal+ Baron Noir traite une nouvelle fois des problématiques inhérentes au Proche-Orient avec un film qu'on pressent impeccablement mis en scène. A noter que le film est en lisse pour remporter l'Oscar dans la catégorie meilleur film étranger.
Gaspard va au mariage, d'Antony Cordier
Antony Cordier a toujours des bonnes idées, mais ça tourne quand même toujours un peu autour du cul (Happy Few, Douches froides). Comment lui en vouloir, lui qui donne à chaque fois un coup de frais salvateur au cinéma français et qui, au final, donne aux gens ce qu'ils veulent voir ? Cette fois tout se passe en famille, dans un zoo. Nous n'en dirons pas plus, si ce n'est que le casting (Félix Moati, Laetitia Dosch, Christa Théret, Marina Foïs) nous réjouit au moins autant que la photo.
Oh Lucy !, de Atsuko Hirayanagi
Setsuko a la quarantaine, elle s'ennuie dans une vie réglée et sans surprise, à Tokyo. Mais sa nièce va tout changer en lui proposant de prendre à sa place des cours d'anglais, avec un professeur pour le moins original et séduisant (Josh Hartnett). Pour son premier film, Atsuko Hirayanagi nous embarque dans une comédie douce-amère entre Tokyo et L.A. où le choc des cultures et la barrière de la langue ne constituent en rien un frein au bonheur et à l'amusement. Rafraichissant !
Voyoucratie, de FGKO
Tourné intégralement en Île-de-France et sans autorisation, Voyoucratie est un film hors-la-loi, tout comme son héros, Sam, qui sort de prison et se retrouve pris dans l'engrenage de la criminalité malgré sa volonté de s'en sortir. Seul son fils constitue pour lui une raison de tenir et d'espérer. Malgré un pitch pour le moins classique quand il s'agit de ce type de film, on a envie de découvrir ce premier film pour le réalisme qu'il semble dégager et l'enthousiasme de l'équipe, qui a le projet en tête depuis 2013.
Le film du dimanche soir
Quand j'étais ado, je sortais avec une fille dont les parents étaient plutôt aisés, elle habitait une très grande maison avec une piscine (intérieure !) et sous les toits, une grande salle avec un vidéoprojecteur et une tonne de DVD. L'un de nos préférés, c'était Sleepers, j'ai dû le voir une bonne demi-douzaine de fois. Le film de Barry Levinson s'ouvre sur quatre ados qui chillent au soleil sur les toits de New York, dans le quartier populaire de Hell's Kitchen. La voix off nous berce d'une douce nostalgie avant que survienne le drame. Envoyés en maison de correction, les quatre amis y subiront longtemps les atrocités des gardiens, notamment un, incarné par Kevin Bacon. La suite n'est que vengeance et magouilles judiciaires, avec un Robert De Niro inoubliable en curé compatissant et un Dustin Hoffman génial en avocat alcoolique. Ah, y'a Brad Pitt aussi. Un bon film culte des 90's, à déguster ce dimanche à 20h40 sur RTL9.