Et si les transports en commun de Montpellier devenaient gratuits ?

undefined 11 septembre 2019 undefined 11h07

Antoine Lebrun

A l’heure où les métropoles militent contre la prolifération des voitures dans les centre-villes, un candidat à la mairie de Montpellier vient de relancer le débat de la gratuité des transports en commun. Une utopie qui existe déjà dans plusieurs villes de taille moyenne en France.


Imaginez un monde où le tram et le bus seraient des transports entièrement gratuits pour les Montpelliérains. Quel bonheur ça serait… Réveillez-vous : on en est encore très loin mais le socialiste Michaël Delafosse, candidat aux municipales, vient d'intégrer la gratuité des transports en commun à son programme éléctoral. Bon, on n'est pas dupes, ce genre de proposition n'est bien souvent que de la poudre aux yeux mais elle a le mérite de relancer un débat qui ne cesse d'interpeller. Dans les faits, cette décision viserait à inciter les habitants à abandonner la voiture pour privilégier les transports en commun. 

Un coût de 24 millions d'euros par an

Si ce système de gratuité des transports existe déjà dans une trentaine de villes de taille moyenne en France (Dunkerque et Châteauroux par exemple), aucune ville aussi importante que Montpellier n’a pour l’heure réussi à rendre ce doux rêve possible. Principal frein : la gratuité pure et parfaite n’existant pas, quelqu’un devra payer quoiqu’il arrive. D'où la question à 100 millions de dollars qui en découle : qui ? D'après Michaël Delafosse, cette initiative coûterait 24 millions d’euros par an. Une somme colossale qui serait financée par une réduction de 5% des frais de fonctionnement de la Métropole.


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Du côté des acteurs de la métropole, on n'est clairement pas pour. D'après le syndicat Force Ouvrière, majoritaire à la TAM, la société qui gère les transports à Montpellier, cette mesure serait une menace pour l’emploi et pourrait augmenter le risque des incivilités en déresponsabilisant les passagers. Un argument pas forcément recevable puisque les incivilités ont diminué de 60% depuis l'arrivée de la gratuite des transorts à Dunkerque. Autre fait à noter : aucune ville de l'envergue de Montpellier n'a pour l'heure réussi à mettre en place ce système. Des villes comme Lille, Paris ou Nantes ont déja réfléchi à une gratuité totale ou partielle sans pour autant y parvenir... Alors, coup de bluff en vue des élections ou vraie volonté ?