Des journalistes de Quotidien échappent de peu à un tir de missile russe en Ukraine

undefined 4 janvier 2023 undefined 12h35

Auriane Camus

Alors que les bombardements en Ukraine prennent une ampleur de plus en plus considérable, des journalistes de France et du monde entier risquent leur vie en se rendant sur place pour suivre le conflit au plus proche. C’est notamment le cas de Paul Gasnier, envoyé spécial de Quotidien en Ukraine, et de son équipe, qui ont bien failli ne pas survivre au voyage, ce lundi 2 janvier 2023.

En duplex depuis la ville de Kramatorsk, dans l'Oblast de Donetsk, le journaliste de 33 ans a échappé de peu à la chute d’un missile russe à quelques dizaines de mètres derrière lui. Invité sur le plateau de l’émission, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a tenu à prendre des nouvelles des journalistes et à saluer leur travail en « réponse à la propagande russe ».


Des images impressionnantes

Si l’explosion n’a pas eu lieu en direct à la télévision, elle est survenue seulement quelques secondes avant un duplex, tout près de l’équipe de tournage. TMC a néanmoins diffusé les images particulièrement impressionnantes de l’impact du missile, enregistrées quelques minutes plus tôt.

Sur le plateau de l’émission, Yann Barthès ainsi que le public et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, invité pour la première émission de 2023, sont restés muets quelques instants suite à la diffusion de la séquence. Contacté par téléphone pendant l’émission, le journaliste Paul Gasnier estime que la distance « se compte en dizaines de mètres » et témoigne d’une « très forte explosion », qui lui a d’ailleurs fait perdre son micro.

« On a eu très peur, mais on est tous en sécurité. Tout va bien, même si on a encore un peu les mains qui tremblent. Mais on s’en est tirés, c’est tout ce qui compte », a assuré Paul Gasnier. « Une partie de l'entrée de l'hôtel s'est écroulée sur nous, les vitres ont volé en éclats », a-t-il ajouté. Le journaliste ainsi que ses collègues, Héloïse Grégoire et Théo Palfray, se sont réfugiés dans « une église, dans un autre quartier de Kramatorsk ». Tout le monde est sain et sauf, même si l’équipe est « en état de choc ».


Une explosion qui aurait fait au moins deux victimes

Par téléphone, Paul Gasnier dresse un premier bilan de la situation sur place : « On ne sait pas s’il y a des victimes. Ce que je peux dire, c’est qu’on était les seuls dehors, sur le parking devant notre hôtel, ça faisait une heure qu’on était là, on était prêt pour notre duplex. Mais on ne sait pas même pas où c’est tombé exactement », a-t-il raconté.

Selon les informations officielles ukrainiennes, au moins deux personnes ont été blessées à quelques kilomètres de là, dans le bombardement d'une patinoire à Droujkivka. Sur Telegram, un journaliste de Radio Svoboda a publié des images des dégâts ; on y distingue le gouffre béant laissé au plafond par le missile. Le journal allemand Bild a révélé ce mardi 3 janvier qu’un de ses journalistes présents à Droujkivka, tout près de Kramatorsk, a été blessé par un éclat de verre suite à la déflagration du missile.

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De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir détruit des armes et des munitions ukrainiennes près de la gare de Droujkivka, sans plus de précisions. Pour l’heure, on ne sait pas quelle était la cible exacte du bombardement.