Attiré par la performance technique plus que par l'histoire qu'on allait me raconter, je dois dire que j'ai été très agréablement surpris, que j'ai beaucoup appris sur l'artiste et que j'en ai pris plein les yeux. Retour sur l'un des films les plus originaux que vous aurez l'occasion de voir cette année.
L'expérience visuelle promettait d'être folle, et on ne fait face à aucune surprise de ce côté-là. Avec un tableau peint à la main pour chaque plan, par 91 peintres, à la manière de Van Gogh, difficile de louper son coup. Le résultat ressemble à un long tableau animé, et l'on ne se lasse aucunement de ces aplats de couleurs si typiques ni de ces formes si particulières à l'art du maître hollandais, ils donnent même au métrage une perspective et un mouvement très oniriques, un rythme visuel pourrait-on dire, aussi hypnotique que surprenant.
Passons donc sur le côté esthétique, très réussi donc, du film, pour nous consacrer à son aspect narratif, tout aussi intéressant. Eté 1891, Van Gogh vient de mourir. Le jeune Armand Roulin est chargé par son père, facteur et ami du peintre, de remettre la dernière lettre de Vincent à son frère Théo, qui vit à Paris. Une fois là-bas, Armand apprend que ce dernier est décédé lui aussi. Il va alors se rendre à Auvers-sur-Oise, où Van Gogh a passé ses derniers mois, à la recherche de quelqu'un à qui remettre cette lettre.
Débute alors une véritable enquête. Entre deux bitures, Armand va s'entretenir avec toutes les personnes ayant eu affaire au peintre, et va vite se rendre compte que les circonstances de sa mort sont on ne peut plus floues. A la base de chacune de ces rencontres, il y un tableau, un vrai, que vous pourrez admirer au musée Van Gogh d'Amsterdam ou ailleurs. Ayant passé pas mal de temps dans le patelin, Vincent en a forcément immortalisé les habitants, et ceux-ci sont devenus, à leur insu, célèbres aux yeux des amateurs d'art du monde entier.
Ce sont ainsi plus de 120 tableaux originaux qui se cachent parmi les quelques 62 450 plans du film. Une prouesse technique incroyable qui donne à ce film le supplément d'âme qu'il mérite, au vu de l'œuvre admirable de son personnage principal.
La Passion Van Gogh, de Dorota Kobiela et Hugh Welchman
Avec la voix de Pierre Niney
En ce moment en salles