Comme les sorties ciné c’est pas toujours folichon folichon, on vous propose chaque semaine cinq films à voir ou à revoir, piochés dans le programme télé, notre mémoire de gamin, les magazines spécialisés, et – quand même ça vaut le coup parfois – les salles obscures de la capitale. Et une série aussi, parce qu’on sait que vous êtes des gros geeks.
Au ciné cette semaine
Pas évident de revenir à la vie réelle après le festival de Cannes. Encore moins quand les films qui sortent ont des noms du style "Joyeuse Fête des Mères" ou "Warcraft : Le commencement". Dur. On ne va pas développer sur ces deux films qui ont l'air aussi beaux et aboutis que la coupe du chanteur de Tokio Hotel, par contre on a quelques trucs à dire sur "De Douces Paroles" ici et sur l'excellent "Men & Chicken" là. A part ça rien de notable, sauf si vous adorez le tango ("Ultimo Tango") ou le foot ("The Footballers", qui ressemble à une vaste blague pré-Euro). Allez courage, il reste quand même les trois films ci-dessous.
Elle, de Paul Verhoeven
Le réalisateur des cultes "Total Recall", "Starship Troopers" ou "Basic Instinct" - pour ne citer qu'eux - s'intéresse subitement au cinéma français, puisqu'on retrouve au casting de ce thriller tant psychologique que physique Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Charles Berling... Au vu de la bande-annonce, on imagine aisément Isabelle Huppert exceller dans ce rôle de femme dure, que rien n'atteint, mais qui va basculer dans la folie suite à une agression.
L'Origine de la violence, d'Elie Chouraqui
Plutôt habitué aux terrains de volley et aux comédies musicales (rappelez-vous "Les Dix Commandements"), Elie Chouraqui livre ici un film sombre et torturé qui traite de la question des origines et d'une certaine forme de négation de soi. Ça fait plaisir de voir Richard Berry dans un rôle plus intense que celui du quinqua-bel-homme-parisien-qui-a-réussi. Une bonne surprise peut-être ? En tout cas nous ça nous donne l'envie de l'aimer...
John From de João Nicolau
Un petit film tout plein d'émois adolescents, de couleurs chatoyantes et d'airs d'accordéon. Dans un quartier paisible de Lisbonne, Sara et Rita, 15 ans, passent leur été à buller au soleil, mais l'emménagement de Philippe va bouleverser Rita et transformer sa vie monotone en une sorte de fantasme permanent et lascif, qui paradoxalement va l'éveiller à la sensualité. Quelle douce période que celle des premières amours, des fantasmes irrépressibles et obsédants...
En page 2, une série, un flash-back adolescent, et la meilleure émission du PAF
Une série : Le bureau des légendes
Au sein de la DGSE, un département curieusement nommé "Le Bureau des légendes" gère des "clandé", entendez clandestins, entendez espions sous couverture. Parmi eux, la bombe des clandé : Mathieu Kassovitz. Il interprète Guillaume Debailly, Malotru, Paul Lefèvre… Il revient de six ans de mission à Damas, où il a vécu la vie de la légende qu’il avait construite. Difficile après tout ce temps de lâcher un personnage dans lequel on s’était complètement immergé, même pour le meilleur des espions… Kassovitz est bluffant en 007 sobre, imperturbable. Son boss est interprété par Jean-Pierre Darroussin, lui aussi surprenant ; il sort de ses éternelles bromances coconnes genre "Le Cœur des hommes" (1-2-3, carrément) et ça fait du bien. Une série d’espionnage à la française, on est bons, on est fiers, on kiffe, on l’a grillée en un week-end. A vos ordis.
Un retour à l'adolescence avec Romeo + Juliette
Un de mes films préférés, moi et mon petit cœur d'ado romantique. N'allez pas chercher les critiques sur le net, je vous le donne en mille, le film s'est fait dé-fon-cer. Sorti en 1997, le film de Baz Luhrmann est audacieux, puisqu'il tente de restituer l'histoire et les dialogues du "Roméo et Juliette" de Shakespeare à une époque et dans un cadre contemporains. Du coup Vérone ressemble à Los Angeles, les épées sont des Beretta et les spiritueux des ecsta, pour faire court. Ajoutez à ça un Roméo-Léo tout jeune et tout beau et une bande-son canon (Garbage, The Cardigans, Des'ree, Radiohead...), et vous obtenez un film pop par excellence. Culte le truc. Bon j'ai presque 20 ans de plus, peut-être que je devrais quand même le revoir maintenant...
Personne ne Bouge, meilleure émission culturelle du PAF
Tous les dimanches, à 17h, je me cale dans mon canap' et je mets la 7 (Arte pour ceux qui n'ont pas la télé). Sauf si je suis pas chez moi, normal. Le principe de cette merveilleuse émission est simple : un sujet, prenons par exemple "La folie", décliné selon différentes disciplines culturelles. Donc là, une étude du célèbre auto-portrait de Courbet (Gustave hein, pas Julien), une mise en avant du film de Forman "Vol au-dessus d'un nid de coucou", une partie sur la mode, pourquoi pas, et la traditionnelle partie "Scandale" ayant trait à un événement réel qui créa le scandale, donc, toujours en rapport avec le thème bien sûr. L'émission est courte, 35 min, mais on apprend plein de choses, c'est drôle, intelligent, bien documenté, toujours intéressant, ça se regarde comme on mange un bonbon... La meilleure émission du PAF on vous dit ! Un exemple ci-dessous avec une émission consacrée à Madonna.