Comment ont survécu les quatre enfants rescapés du crash dans la jungle amazonienne ?

undefined 12 juin 2023 undefined 16h17

Flora Gendrault

Pour plusieurs spécialistes de la survie, c’est un miracle : les enfants rescapés du crash du petit avion Cessna 206 ont réussi à se débrouiller dans la jungle, alors que leur mère, le pilote et un proche ont succombé lors de l'accident. Ils ont été retrouvés vendredi 9 juin par les sauveteurs après 40 jours d’errance et de gros moyens mobilisés pour tenter de les localiser, avec l'aide d'une coopération entre militaires et indigènes pour sillonner la jungle. « Une joie pour tout le pays » qui interroge notre rapport à la nature, alors que les enfants ont été retrouvés dans un état « acceptable » malgré la déshydratation. 


Des conditions extrêmes, et pourtant 

Damien Lecouvey, spécialiste de la survie interrogé par BFM-TV, confie n’avoir « jamais entendu d’histoire comme ça ». Même sidération pour William Wadoux, consultant en projet de développement et coorganisateur de stages de survie en Amazonie, qui explique que le milieu dans lequel ont dû survivre les enfants était particulièrement complexe, « valloné », avec « 80% d’humidité ambiante », des « températures élevées » et des « besoins hydriques importants ». Pour les experts, le risque premier était alors « le coup de chaleur lié à la déshydratation », surtout pour les plus jeunes. Pourtant, même Cristin, âgée de 1 an, a tenu le coup.


Les enfants originaires d'un groupe indigène 

Originaires de la communauté indigène Uitoto, « un groupe ethnique qui se situe dans la partie ouest de l’Amazonie », ces enfants sont habitués à la vie dans la jungle, en pleine nature, et ont adopté de bons réflexes pour y survivre. Cueillir tel fruit, utiliser telle plante, s’adapter à la météo… « Leurs peurs ne sont pas exactement les mêmes que nous pourrions avoir dans ces endroits-là », souligne Lecouvey sur la chaîne d’information en continu. 

Lesly, la plus âgée, avait logiquement plus de connaissances, assurant ainsi le leadership de ses frères et sœurs. On rapporte que les enfants ont mangé de la farine issue de l'avion, puis des graines, et que le bébé a été nourri avec un équivalent au lait maternel, probablement extrait des lianes. Un exemple de courage et de résilience, dans un monde où l’on détruit plus la nature que l’on apprend à vivre avec ses lois.