Pourquoi c’est de plus en plus craignos de mettre son appart sur Airbnb (quand on est locataire à Lyon) ?

undefined 4 novembre 2019 undefined 09h00

Antoine Lebrun

Quand on est jeune et insouciant, l’un des meilleurs plans de la terre pour financer ses excès consiste à proposer l’appart qu’on loue en sous-location sur Airbnb. Une pratique qui peut s’avérer ultra-lucrative, notamment pendant les fêtes (comme la Fête des Lumières…), et qui fait en plus une bonne excuse pour aller dormir chez un(e) pote pour pouvoir accueillir des hôtes. Mais il y a un hic : c’est totalement illégal ! Si la législation a bénéficié d’un flou juridique durant plusieurs années, la loi est aujourd’hui claire à ce sujet.

Si vous êtes proprio, vous pouvez vous permettre de louer votre résidence principale durant un maximum de 120 jours par an. Et si vous êtes locataires, la sous-location est strictement interdite à moins d’une autorisation express du bailleur (sauf si le bail a été signé avant le 27 mars 2017, auquel cas la sous-location est possible). Le prix à payer en cas de sous-location illégale : le remboursement intégral des loyers perçus ainsi que l’expulsion du logement. Oui, ça picote.

La ville de Lyon va pouvoir demander la liste des logements présents sur Airbnb

D’autant qu’à Lyon, Airbnb est absolument partout. D’après les dernières données publiées par le site américain, on compterait plus de 11 000 logements lyonnais sur la plateforme (sachant que la ville compte environ 300 000 logements). Plus éloquent encore : dans le centre-ville, plus de 10  % des logements sont proposés à la location sur Airbnb. Alors forcément, la ville s’est décidée à prendre des mesures face à l’ampleur du phénomène : selon un décret publié jeudi dernier par le ministère de l'économie et des finances, les villes pourront obliger les plateformes de location temporaire de donner une fois par an la liste détaillée des logements loués via leur service et ce à compter du 1er décembre prochain.


© Projet de transformation du PEM Perrache

Pourquoi faire me direz-vous ? C’est tout simple : avec cette liste, les municipalités pourront ainsi connaître le nombre exact de jours de location d'un logement sur la plateforme. Quand on sait que certaines régies immobilières embauchent déjà du personnel pour « fliquer » les locateurs qui proposent leur logement en sous-location sans l’accord du propriétaire, on dirait bien que tenter de passer entre les mailles du filet est de plus en plus risqué. Alors on ne peut que vous conseiller de résister, même face à un joli pactole de 500€ par nuit pour votre 50 m2 pendant la Fête des Lumières…