5 choses à savoir avant d'aller voir The Revenant

undefined 25 février 2016 undefined 00h00

La Rédac'

Mardi, on y était. En avant-première, dans les starting blocks, on s'est chauffé pour aller voir le film à potentiel Oscar. Celui qui allait enfin couronner Léo. On a avalé notre burger et pris la direction des salles obscures. Ça y est. On y est. Et tout s'est effondré (ou presque).

 

La première chose à savoir : Tu feras la queue. Inévitablement. Tout le monde aura son mot à dire, chaque petit cinéphile ou Léophile ou Iñarrituphile voudra en être. Oui, le monde se presse aux portes des cinés pour découvrir le film dont on annonce la venue depuis si longtemps qu'on n'en comprend que mieux le titre. The Revenant.

2e chose à savoir : Evite la séance de 22h30. Il faudra t'armer de patience et être en bonne forme pour venir à bout des 2h30 du film. Véritablement éreintantes. Presque lancinantes. C'est long, un acteur qui cherche l'Oscar.

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Leonardo Di Caprio livre certes une performance à la hauteur de son talent (immense), mais il faudra en venir aux mains. En attendant, il donne tout. L'œil hagard, les cheveux et la barbe hirsutes, il dévore du poisson cru et du bison fumant, se fait saccager par un ours, souffre le martyr, meurt plusieurs fois et ressuscite, il court, nage, flotte dans les eaux gelées, dévale les cascades et se relève, toujours, miraculé... Mais surtout il grogne, souffle (trop), et ne parle plus.

3e chose à savoir : C'est pas du jeu. Sur la plaquette de présentation tout y est (et dans le teaser a-t-on envie d'ajouter). La démonstration est là. Implacable. Le culte de la perf' d'un acteur transformable, qui souffre, donne tout, est poussé jusque dans ses retranchements lors d'un tournage par -40 degrés. Oui, tout y est. Encore faut-il aimer le masochisme. Car on jouirait plus aisément avec un autre type de rôle pour mettre en valeur le jeu d'acteur.

4e chose à savoir : On aime la patte Iñarritu. On vénère "21 grammes". On s'est réjoui avec "Birdman". Ici, on s'acroche à quelques superbes plans-séquences, comme la caméra qui virevolte dès les premières minutes pour accrocher les personnages comme un Birdman voguant au milieu d'un champ de guerre indien.

Revenant

On retiendra quelques métaphores, l'indicible nature gelée, et la photo sublime de cette mise en abîme. Mais on se fatigue à trop contempler un monde où tout est planifié, soigneusement rangé et orchestré à la respiration près. Les plus méchants diront téléphoné, et c'est peut-être bien là en partie l'enjeu raté du film.

Last thing : Malgré un rôle dessiné sur mesure, rien ici ne promet que l'Oscar ne lui échappera pas encore une fois. En sortant du film, on a surtout envie de donner l'Oscar à Léo pour sa carrière, son œuvre, son talent maintes fois éprouvé. Pour qu'il cesse aussi de se contraindre et de se restreindre à cette quête du rôle à Oscar. Mais le couronner pour ce film au regard de ce qu'il a déjà livré, semble une triste récompense.