10 000 € du m² : les prix délirants de l’immobilier à la Croix-Rousse

undefined 3 février 2020 undefined 09h35

Antoine Lebrun

Alors que l’immobilier ne cesse de grimper à Lyon, la barre symbolique et stratosphérique des 10 000 € du m² vient d’être dépassée pour la première fois. Et c’est un studio ancien sur le plateau de la Croix-Rousse qui a réussi cette triste prouesse : une chambre meublée de 9,24 m²  proposée à 95 000 € !


Qu’il semble loin le bon vieux temps où les Lyonnais narguaient leurs potes Parisiens en matière d’immobilier. Même si la capitale vole encore et toujours dans une sphère supérieure, le marché de l’immobilier lyonnais n’en finit plus d’affoler les compteurs. Dernier exploit en date : celui d’une minuscule studio de la Croix-Rousse de 9,24 m² (oui, c’est légal) mis en vente à 95 000 € soit 10 280 €/m². Une douce folie qui n’est pas un cas isolé puisqu’un autre appartement de 11,24 m² est proposé à 105 000 € dans le même quartier. Du délire.

Des investissements hors-de-prix…mais rentables

Mais le plus fou dans l’histoire, c’est que ce genre d’investissement reste malgré tout rentable grâce à la faiblesse des taux de l’épargne et les médiocres rendements de l’assurance-vie. D’après les calculs précis d’un banquier spécialiste en montages immobiliers, ce type de bien devrait tout de même permettre une rentabilité nette située entre 3,5 et 3,7 %.

Évidemment, on parle ici du prix de vente initial du bien et non du montant auquel il est ou sera vendu. Une marge de négociation reste donc possible mais le fait est que le marché s’emballe plus que jamais sans pour autant décourager les investisseurs. Car il y a fort à parier que les appartements se vendront facilement même à ce prix là. « Au début, j’ai cru qu’il y avait une erreur ! Mais non. C’est indécent. Vendre des choses pareilles à ce prix-là, alors que l’on parle de plus en plus de mal logement, c’est juste hallucinant », se désole une habitante du 4e interrogée par Le Progrès. « Il me serait impossible d'acheter l’appartement dans lequel je vis si je devais le payer au prix d’aujourd’hui… ».

Photo de couverture : Pierre Thiaville