Histoire de Lyon : un tombeau Romain vieux de 2000 ans retrouvé dans le 5e

undefined 10 novembre 2022 undefined 08h30

Tifaine Pimentel

Un brin d’histoire ?

C’est à Saint-Just que se trouve un trésor, un véritable vestige Romain datant d’environ 20 siècles. 

Si vous vous y connaissez un peu en histoire, vous savez sûrement que Lyon, autrefois Lugdunum, a d’abord été une colonie Romaine. Il existe d’ailleurs énormément de théories et de légendes quant à la fondation de la ville, allant du mythe qu’à l’instar de Rome fondée par Romulus et Rémus, Lugdunum aurait été créé par deux personnages celtes : le druide Momoros et le roi Atepomaros. 

L’étymologie de l’appellation « Lugdunum » n’est pas en reste, puisqu’il existe plusieurs hypothèses sur ce toponyme, toutes mêlant intimement mythologies grecques, romaines et celtiques. Vous l’aurez compris, Lyon et Rome ont leur passif, l’ancienne capitale des Gaules a parcouru bien du chemin, à commencer par le changement de son nom !

Le tombeau de Turpio

Les vestiges Romains à Lyon sont nombreux, entre amphithéâtres, aqueducs… Un parc archéologique s’étend carrément sur une large partie du site de la colline de Fourvière. Mais aujourd’hui, le vestige qui nous intéresse se nomme « tombeau de Turpio ». 

Le Tombeau de Turpio via © Google Street View

Contexte : avoisinant désormais une pizzeria du 5e (Marmocchi, très quali au passage), ce tombeau romain figure parmi 10 monuments funéraires trouvés pendant que des travaux de déblaiements s’effectuaient dans le quartier Saint-Just en 1885. Le tout étant relié aux nécropoles antiques de Trion, qui s'étendent du quartier de Choulans à Vaise, longeant les voies d'Aquitaine, de Narbonnaise et de l’Océan. Parmi les 10 mausolées, 5 sont détruits et 5 sont démontés pour être replacés quelques mètres plus bas. Le mieux conservé est « Le Tombeau de Turpio », sur lequel on peut lire : « À Quintus Caluius Turpio, affranchi de Quintus, de la tribu Palatina, sévir, ses affranchis Regilus, Chresimus, Murranus, Donatus, Chrestus en exécution de son testament. »

Sévir

D’après les sources, ce Turpio, aussi nommé « sévir », aurait été un riche affranchi, membre du collège des Seviri augustales, qui avait pour mission de financer la célébration du culte impérial. Ses affranchis seraient à l’origine de la création du tombeau, dans le but de lui rendre hommage. Même si son surnom tient une connotation plutôt péjorative (« Le Honteux », venant du fait qu’il était anciennement esclave), il était devenu un personnage honorable de sa cité.