Au Japon, la queue de cheval est jugée trop excitante pour être portée à l'école

undefined 14 mars 2022 undefined 11h43

Bérénice H

Selon une étude menée en 2020, une école sur dix dans la préfecture de Fukuoka, dans le nord du pays, interdit la queue-de-cheval. Le média Vice a décidé d'aller à la rencontre d'un professeur de cette région, qui en a marre de ses règles vestimentaires incensées. 

Un règlement vestimentaire incensé

"J’ai toujours critiqué ces règles, mais il y a un tel manque de logique et c’est devenu tellement normalisé que les étudiants n’ont d’autres choix que de les accepter", regrette Motoki Sugiyama lors de l'interview. Au Japon, les codes vestimentaires des écoles frôlent parfois le ridicule. Récemment, c’est la queue de cheval qui est sous le feu des projecteurs. Dans certaines écoles japonaises, les jeunes filles ne peuvent tout simplement plus porter cette coiffure. Elle dévoile la nuque ce qui pourrait « exciter sexuellement » les élèves masculins. Mais ce n’est pas la première fois que le Japon édicte l’apparence des jeunes filles. Elles ne doivent pas non plus porter de sous-vêtements de couleur car ils seraient susceptibles d’être apparents sous leur uniforme. Les jupes et les chaussettes trop courtes sont également proscrites.


© Istock

Sexualisation du corps de la femme

On inculque aux élèves que la femme est une tentatrice. C'est un retour au mythe originel d’Adam et Ève. La pomme se transforme en queue de cheval, métonymie du corps de la femme. Alors que la réponse logique serait d’éduquer les garçons, le Japon préfère interdire la liberté aux filles. 

On sexualise le corps de la femme. Encore et toujours plus. Sexualiser, c’est attribuer un caractère sexuel à une chose ou à un comportement qui n’en possède pas en soi. La nuque par exemple. C’est rappeler constamment aux jeunes filles qu’elles sont désirables, ou plutôt les réduire à leur fonction reproductrice.

Enfin, « avec ce genre de propos, on donne une valeur morale à un vêtement, (ou ici à une coiffure) et on le rend incriminant », comme le dit si bien la journaliste Alice Pfeiffer. On catégorise tout ce qui est lié à l’apparence avec d’un côté ce qui a des connotations «  sages » et de l’autre de «  séductrices ».

La lutte contre le contrôle du corps de la femme n'est pas finit.