Dans une famille, malgré une éducation et un foyer communs, les frères et sœurs développent des caractères bien différents. Ainé, enfant du milieu ou petit dernier, notre place révèle quelque chose de notre personnalité. Petit génie, médiateur moralisateur ou chouchou créatif ? Quel caractère as-tu hérité de ta place dans la famille ?
« Personne ne m’aime dans cette famille », « t’as toujours été le chouchou », « quand je parle tout le monde s’en fout », « de toute façon, je suis sûr que je suis adopté ». On a tous entendu ces phrases au cours d'un dîner de famille animé. S'en suivait un claquage de portes ou des dialogues bien fleuris entre frères et soeurs. Dans une étude, Frank Sulloway, auteur du livre Born to Rebel et membre de l'Institute of Personality and Social Research de l'Université Berkeley en Californie explique : « Les gens utilisent leur rang de naissance pour donner un sens profond à leur vie. Les frères et sœurs n'ont en commun que la moitié des gènes. Ce sont les combinaisons de gènes non identiques et l'environnement qui façonnent les différences de personnalité dans la fratrie. D'ailleurs, d'après les documents répertoriés, la plus grande partie de ces différences s'explique par le rang de naissance. En fait, il joue un rôle presque aussi important que la différence des sexes. » Il y a donc une forme de déterminisme qui découle de tout ça. Alors, où tu te places dans le game familial ?
L’ainé, la tête pensante
Les ainés sont les petits génies de la famille. Pour preuve, une étude menée par des chercheurs de l’université de Leibzig, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, a révélé que le QI de l'aîné est le plus élevé de la famille. Et oui, à force d’avoir été chouchouté sans personne à l’horizon, t’as développé en masse tes capacités. Faut dire que quand t’as pointé le bout de ton nez, t’étais la huitième merveille du monde. Du coup, on t’a acheté tous les doudous, joujous, nounous possibles pour que tu t’épanouisses au max. On a pris le temps de te lire des livres, de s'émerveiller quand tu mettais bien les carrés dans les carrés et on a crié à chaque pas fièrement accompli. Et puis, comme ensuite t’as eu la responsabilité des autres enfants, t'es devenu plus responsable que les autres, plus sérieux, organisé. Et puis comme tu veux rester le chouchou des débuts, quand y’avait pas d’autres mioches dans la balance, tu veux être premier partout et exceller dans ta vie pro. Y’a moyen que tu finisses entrepreneur… Guerrier tu es, guerrier tu resteras.
L’enfant du milieu, le diplomate agité
Tu as une place difficile, tu es l’enfant sandwich. Pris entre l’ainé responsable et le petit dernier chouchou, tu dois jouer des coudes pour exister. Soit tu choisis la bonne voie et tu te démènes pour exceller, soit tu fais le plus de bêtises possibles pour pas qu’on t’oublie. Oh joie de l’adolescence, tes parents comprendront très vite que toi aussi tu as ton mot à dire. Françoise Peille, psychologue et auteure du livre Frères et sœurs : chacun cherche sa place, déclarait à Libération : « Durant l’enfance, les seconds doivent prendre de force des places qu’on ne leur a pas accordées par la naissance. » A force d’être pris entre deux eaux tu apprends aussi à écouter, à t’adapter, à devenir caméléon. Tu réussis à t’amuser et à faire marrer le petit dernier, mais tu suis aussi les conversations plus adultes de l’ainé qui rentre à la fac. Tu es l’eau et le feu, tu es la sauce samouraï qui lie le kebab au pain. Tu développes un caractère de diplomate, artiste de la médiation. Attention, tu pourrais bien finir avec des plaques diplomatiques sur ta bagnole.
Le petit dernier, l’artiste insouciant
Une enquête de 2011 réalisée par Career Builder a montré que les benjamins choisissent souvent des métiers créatifs. Plus chouchouté que jamais par tes parents qui s’accrochent à tes derniers gazouillements, tu as tout le loisir d’échapper aux savons que ce sont payés tes ainés. Du coup, tu es plus drôle (si, un sondage YouGov en 2015 le prouve) et tu t’accordes plus le droit de rêver. Tes parents sont plus indulgents avec toi, vu que les autres ont quitté le foyer, ils ne vont pas prendre le risque de te faire fuir et de se retrouver à deux dans une grande maison vide. Tu es insouciant et tu aimes la liberté. Fais gaffe, tu vas finir intermittent du spectacle… Il suffit de voir Dewey, le petit dernier de Malcolm danser pour comprendre le potentiel créatif du dernier…