A Lille, une ado trans de 17 ans se suicide

undefined 18 décembre 2020 undefined 15h23

Mégane Lourenco

Le système éducatif mis en cause ?

Autour de cette effroyable nouvelle, entre autre chose, le refus du système éducatif de la laisser se vêtir comme elle le souhaitait. Début décembre, Avril (Fouad étant son prénom de naissance) aurait été interdite de venir en jupe. Dans un tweet, la lycéenne s'était elle-même filmée dans le bureau de la Conseillière Principale d'Education (vidéo devenue virale), suite à son exclusion de cours : "Mais je la comprends ton envie d'être toi-même, ça je le comprends très bien ! Et tout ça, c'est fait pour t'accompagner au mieux, c'est ça que tu comprends pas ! Parce qu'encore une fois il y a des sensibilités qui ne sont pas les mêmes".

On peu aisément imaginer que ce n'est pas "qu'une jupe" qui a causé la mort de la jeune fille, mais c'est un indice non négligeable sur le harcèlement quotidien dont elle a dû faire l'objet.

Les élèves, de leur côté, ont apporté un soutien énorme à l'adolescente. De nombreux lycéens se seraient mobilisés pour coller des affiches "non à la transphobiedans leur établissement. Certains même seraient venus en jupe en guise de clin d'oeil à l'incident. D'autres élèves temporisent : le système éducatif oui, mais pas que. D'autres problèmes seraient aussi entrer en compte. (source)

Quel futur pour les ados transgenres ?

Du côté des politiques, c'est une vive émotion qui ressort de leurs paroles. Martine Aubry n'a pas tardé à tweeter : "J'apprends avec une grande émotion et une profonde tristesse la mort d'une lycéenne transgenre à Lille. Toutes mes pensées vont vers ses proches et ses camarades". De son côté, Elisabeth Moreno déclare : "Le taux de suicide des personnes trans est 7 fois plus important que la moyenne. Nous devons absolument lutter contre la transphobie, partout".

Les associations LGBT+ en colère 

Le magazine TÊTU a, par ailleurs, reccueilli des témoignages et des réactions. En l'occurrence, on se permet de vous partager ici les mots de l'asso Inter-LGBT : "Le fait d'avoir une CPE qui incite une élève trans à se cacher et à ménager la sensibilité des bourreaux plutôt que des victimes interpelle. C'est du devoir de l'Éducation nationale de former ses encadrants, il y a urgence. Les moyens associatifs ne suffisent pas à former tous les élèves et leurs professeurs". 

SOS Homophobie a aussi réagi : "Mégenrer une personne trans, c'est une violence. Lui refuser d'exprimer son identité de genre, c'est une violence. Nier sa réalité, c'est une violence. Mises bout à bout, ces violences tuent. La transphobie tue. Nos pensées vont à [dead name] et à ses proches". 

De son côté, l'asso Acceptess-Transgenre sur Twitter : "Nous adressons toutes nos pensées à ses proches, ses camarades, ses enseignant-e-s. Il faut agir pour protéger les plus jeunes de nos communautés, qui ont besoin d'un environnement pleinement positif pour grandir. [...] Il faut offrir la possibilité aux enfants et ados trans d'un futur autre qu'une lutte constante pour survivre. La tolérance ne suffit pas, la survie ne suffit pas, nous voulons vivre avec joie".

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