Histoire de Lille : un monument dédié aux pigeons en plein coeur de la Citadelle

undefined 20 juin 2021 undefined 00h35

Alice G

On doit cette oeuvre à la Fédération nationale des sociétés colombophiles de France. Lors de son inauguration, en 1936 les choses ont été prises très au sérieux : des personnalités étaient au rendez-vous, la Marseillaise a été entendue et il y a même eu un lâché de pigeons. Réalisée par l'architecte lillois Alexandre Descatoire, elle rend hommage aux 20 000 oiseaux morts pour la patrie ainsi qu'aux colombophiles (autrement dit les personnes qui dressent les pigeons). RIP.  

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Un rôle historique et méconnu

Peu de personnes le savent, mais les pigeons (détestés à tort par la majorité d'entre nous) ont pourtant joué un rôle-clé lors de la guerre. Retour en 1914, quand ces volatiles étaient utilisés pour transmettre des messages, parfois de la plus haute importance. Oui oui, exactement comme les chouettes dans Harry Potter! Mais leurs performances sont sous-cotées ! Un pigeon correctement entrainé peut atteindre une vitesse impensable : 120 km/h !!! Beaucoup plus rapide qu'à cheval en somme. Le problème, c'est que les Allemands se sont vite rendus compte de leur potentiel extraordinaire et l'ordre d'abattre tous les pigeons a été largement diffusé. Sinon, peine de mort. 

NB : pour chaque message, ce n'est pas un mais 2 pigeons qui sont envoyés, histoire d'avoir 2 fois plus de chance d'être reçu ! 

Profanations à répétition 

Alors qu'elle est symbole de même de la Paix, personnifié en une femme entourée d'oiseaux en plein vol, la stèle a été victime de détériorations à plusieurs reprises. En 2018, l'oeuvre est taguée par des militants antispécistes (qui s'opposent à la hiérarchie entre les espèces et l'exploitation animale). L'année dernière c'est le socle qui a été vandalisé. La femme repose sur un bouclier qui écrase un serpent (métaphoriquement l'ennemi allemand). C'est justement à la tête du reptile qu'on s'en est pris cette fois. Un véritable choc pour la région où on dénombre le plus grand nombre de colombophilies de France. Pour vous donner une idée, 55 % des quelques 15 000 coulonneux de l'hexagone sont de notre région ! On vous laisse faire le calcul. Les morceaux n'ont jamais été retrouvés. Source : le Parisien