Même modérément, boire de l’alcool rendrait fou

undefined 14 juin 2017 undefined 16h43

La Rédac'

Tu penses que ton alcoolisme mondain est un problème d’ampleur ? Si seulement c’était le seul… Alors, parfois, tu t’infliges des cures de désintox de quelques jours, tu bois des sodas en soirée et fait mine de danser naturellement au milieu de tout le monde comme si les effets de l’alcool ne te manquaient pas. Réjouis-toi, plus besoin désormais de s’empêcher de prendre une pinte le lundi à la sortie du boulot : que tu boives modérément ou que tu boives comme un trou, une étude prouve que ton cerveau, à terme, sera niqué de l’exacte même manière. Bonne soirée. Biz.


La revue médicale British Medical Journal publiait récemment une étude dont le titre ne pouvait qu’alarmer toute personne normalement constituée à qui il arrive de dégommer quelques verres dans la semaine : Boire modérément de l’alcool comme facteur à risque dans le déclenchement de problèmes cérébraux indésirables et le déclin cognitif : étude longitudinale de cohorte. Rien que ça.

En elle-même, ladite étude tire plusieurs facteurs à risques de cette expérience menée pendant 30 ans sur 550 participants d’une moyenne d’âge de 43 ans. Ces personnes, après avoir bu une quantité hebdomadaire d’alcool prédéfinie tout en se faisant régulièrement suivre médicalement afin d’analyser leurs performances cognitives, ont toutes fini leur course pour la science par un IRM décisif. 

Le panel fut scindé en trois catégories : les buveurs abstinents, qui ne boivent pas d’alcool, les buveurs modérés, qui boivent un verre de vin dans la semaine, un peu plus le week-end, et enfin, les buveurs excessifs, qui boivent plus de deux verres d’alcool chaque jour de la semaine. Le but de cette étude est simple : réussir à savoir si une consommation d’alcool modérée dispose d’un effet favorable ou non sur la structure du cerveau, comparée à l’abstention ou l’abus. Le résultat, lui, n’a pas fait dans la demi-mesure : les risques de dégâts du cerveau ne sont que faiblement moins élevés pour les buveurs modérés comparé aux buveurs excessifs. Plus précisément, boire de l’alcool provoque à terme une atrophie de l’hippocampe, un changement de densité de la matière grise et de la microstructure de cette dernière. Perte de la mémoire, de la maîtrise du langage et difficultés à réfléchir sont donc à prévoir.

Néanmoins, le docteur Eric Rimm nuance ce constat tragique, pointant du doigt le fait que cette analyse ne prend pas d’autres données en compte que l’alcool et que la dégradation des cobayes peut tout à fait venir d’autres choses que simplement l’alcool : « Il y a de nombreux facteurs d’hygiène de vie qui ne sont pas pris en compte dans cette étude, comme l’alimentation. Par exemple, il a été prouvé que manger des céréales complètes, des fruits et des légumes ralentit le déclin cognitif. Donc, il est trop limité de réduire la dégénérescence mentale seulement à l’alcool », qu’il nous dit.

Voilà. Ne pleure pas, de toutes manières tu ne te rappelleras bientôt plus de tout ça.