Malgré sa fermeture, le cinéma Utopia maintient ses projections (sans public)

undefined 16 décembre 2020 undefined 09h58

La Rédac'

C'est un geste symbolique, un brin revendicateur. Le cinéma d'art, comme si de rien n'était, assurera ses séances initialement prévues. Mais sans public.

Les projecteurs seront allumés, les salles seront dans le noir et les images défileront sur les écrans, sans spectateurs pour les voir. "Par ce geste, nous voulons revendiquer notre soutien au monde de la culture mis à l’arrêt forcé par le gouvernement et dénoncer les choix de société qu'il nous impose" précise l'équipe.

Les acteurs culturels dans le flou artistique

Car ce qui semble le plus traumatisant (outre les conséquences économiques qui en découlent), c'est le silence des salles. Un silence qui paralyse la circulation de la pensée, de la parole et de la liberté d’expression des artistes, mais aussi de tous les acteurs locaux qui participent de près ou de loin à la vie du cinéma. A l’heure où la plupart des commerces dispensables ou indispensables ont rouvert, il est plus que jamais temps de redonner vie – dans le respect de conditions sanitaires consciencieuses et équitables – à tous les lieux qui donnent la possibilité d’envisager le monde autrement qu'à travers des discours inféodés à l’argent, aux chiffres et aux experts.

Tandis qu’à travers les murs résonneront les films que personne ne peut voir, la team sera là pour accueillir les spectateurs privés de cinéma : pour discuter, échanger et briser ainsi un peu le silence. En parallèle, la Ville de Bordeaux demande au Premier ministre la réouverture des lieux culturels et s’associe à la procédure commune de référé liberté lancée par les directrices et directeurs de compagnies, de théâtres et de structures culturelles.  Et, en conséquence, d’autoriser leur réouverture dès que possible.