Boire son café ou son thé trop chaud augmente le risque de cancer

undefined 31 août 2023 undefined 11h53

Nicolas Cogoni

Très réconfortants, le thé et le café ont conquis nos rituels matinaux. Mais gare à celleux qui le sirotent brûlant. D'après une étude parue dans l'International Journal of Cancer le 20 mars 2019, la température à laquelle nous savourons nos boissons préférées pourrait avoir un sérieux impact sur notre santé. Alors que les risques sanitaires de la cigarette et de l'alcool sont mondialement connus, l'équipe de chercheurs a établi un lien surprenant entre la consommation de liquide chaud et le risque de développer un cancer de l'œsophage. 


Un risque de cancer augmenté de 90%

Les conclusions de cette étude, portant sur un échantillon de plus de 50 000 hommes et femmes âgé·es de 40 à 75 ans et suivi·es pendant une dizaine d’années, sont alarmantes : les buveurs de thé ou de café qui consomment l’équivalent de deux grandes tasses à une température supérieure à 60°C, présentent un risque 90% plus élevé de développer un cancer de l'œsophage, que des personnes préférant les boissons tièdes. Comme le précise RTL, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) tirait déjà la sonnette d'alarme en 2016, estimant que boire des boissons très chaudes, de plus de 65°C, « provoquait probablement le cancer de l’œsophage », soit le 8e cancer le plus répandu dans le monde. Mais pourquoi ?


Des lésions à l'œsophage

Bien que l'étude ne fournisse pas de réponse scientifique précise, elle suggère toutefois que la chaleur elle-même, plutôt que le type de boisson, pourrait être le principal facteur de risque. Pour Stephen Evans, professeur de pharmacoépidémiologie à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, tout liquide brûlant pourraient causer des lésions à l'œsophage, éventuellement entraîner des modifications cellulaires et ainsi favoriser le développement du cancer. « En fait, il s’agit probablement de quelque chose de chaud : on sait que la confiture cuite au micro-ondes peut causer des lésions à l’œsophage. Il est possible que le traumatisme entraîne des modifications cellulaires et donc un cancer », a-t-il déclaré.