Le procès du violeur de Tinder, accusé par 17 femmes, s’ouvre ce lundi

undefined 18 mars 2024 undefined 13h00

Flora Gendrault

Le même mode opératoire, encore et encore ; un match Tinder, la promesse d’un shooting photo, et ensuite, un rapport sexuel non consenti. Salim Berrada, surnommé le "violeur de Tinder",  comparaît à partir de ce lundi devant la chambre criminelle de Paris, accusé d’avoir violé 13 femmes et agressé sexuellement quatre autres. Elles avaient de 18 à 26 ans au moment des faits. 


De grandes similitudes entre les récits des plaignantes

L’enquête débute en 2015, lorsqu’une première plainte est déposée par une étudiante américaine de 22 ans. Celle-ci raconte avoir été contactée par Salim Berrada sur Facebook pour lui proposer un shooting photo, ce que la femme accepte. Sur place, elle se voit offrir un verre de vin, puis deux, puis trois, avant d’être prise de vertige. Elle soupçonne l’homme de l'avoir droguée, et même si ses souvenirs sont flous, elle se souvient avoir été violée et photographiée

Des faits relayés presque à l’identique par trois autres femmes l’année suivante. Aujourd'hui, elles sont 17 plaignantes. L’homme de 38 ans semble suivre un modus operandi bien rodé : il aborde des modèles sur un réseau social ou Tinder, leur donne rendez-vous dans son studio du 20e, leur propose beaucoup d’alcool — les enquêteurs soupçonnent une « soumission chimique », soit des traces de drogue chez les victimes — et leur impose un rapport sexuel


Salim Berrada nie les faits 

Placé en détention provisoire en 2016, Salim Berrada est resté deux ans en prison avant d’être relâché sous contrôle judiciaire en 2019, interdit d’exercer sa profession de photographe. Il aurait d'ailleurs tenté de récidiver, en utilisant de faux noms sur différentes applications de rencontres, et sans montrer son visage.

Depuis le début des accusations, le photographe n'a jamais changé sa défense, et nie en bloc. Il explique s'être uniquement servi de son métier de photographe comme « prétexte » pour attirer des femmes chez lui et assouvir une « addiction au sexe ». « Les investigations menées ont permis de révéler de très nombreux éléments à décharge qui contredisent ces accusations », ont indiqué à l’AFP ses avocats, Mes Irina Kratz et Ambroise Vienet-Legué, satisfaits que l’audience, prévue jusqu’au 29 mars, soit « enfin l’occasion d’en débattre ».