Secret d\'Histoire #4 : La Cité des Castors de Pessac

undefined 25 janvier 2018 undefined 11h10

Julie Chapman

Aujourd’hui, on part à Pessac pour découvrir non pas la cité Frugès mais celle des Castors. Moins architecturale, elle est néammoins le témoin de la solidarité de l’après-guerre.

1949, la seconde guerre mondiale est terminée depuis 4 ans. A cause d’elle, le mal-logement est partout. A Pessac, 150 jeunes décident de se regrouper pour construire leur propre maison. Menés par un prêtre ouvrier, Etienne Damoran, ils bâtirent en deux ans, 150 maisons ainsi qu’un château d’eau pour l’eau courante. Un luxe à l’époque ! L’engagement collectif étant la base même de leur ouvrage, ils ne se répartirent les maisons qu’une fois leur cité terminée, et par tirage au sort ! « Un mélange entre le goulag et le kibboutz » aime bien décrire Francis Fondeville, le secrétaire de l’association culturelle des castors.

 Le chateau d'eau et un exemple de maison

Un mouvement

Si la cité des Castors de Pessac est la plus ancienne, elle n’est que le point de départ d’un véritable mouvement. D’autres se sont construites à Mérignac et Villenave d’Ornon avant de se propager dans toute la France, dans les années 70s. Aujourd’hui encore, même si le C.O.L (Comité Ouvrier du logement) a été dissout en 1987,  se construisent des maisons ou des cités dans toute la France dans l’esprit d’auto-construction. A Pessac, l’association Syndicale des Castors gère encore collectivement et bénévolement la distribution d’eau et les espaces verts.

Une communauté

A l’époque, le quartier de France Alouette n'était que des champs et Pessac ne comptait que 15 000 habitants. Et même si le tramway allait jusqu’à Cestas Gazinet, les premiers Castors furent loin du bourg de Pessac. Alors, au-delà d’êtres de simples ouvriers, les Castors devinrent une vraie communauté où se créèrent des clubs de danse, de musique, de théatre !

 Moment de pause entre les ouvriers

Et après ?

Depuis 2016, la Cité des Castors de Pessac bénéfice du label « Patrimoine de XXème siècle ». S’il ne reste plus que 25 descendants de Castors sur les 150, Francis Fondeville, le secrétaire de l’assocation culturelle des Castors, en reste sa mémoire et n’hésite pas à faire visiter la Cité à la demande. Cette année, du 19 au 21 mai 2018 se réuniront pour la première fois toutes les cités Castors de France. Ils espèrent ainsi redonner une visibilité à leur histoire et leur travail, qui a permis à des centaines de personnes de vivre décemment.

Visite ministérielle de d'Eugène Claudius-Petit & Jacques Chaban-Delmas

Association culturelle des Castors de Pessac
37 avenue Pierre Cérésole
09 54 73 44 83