Bordeaux, des livres et nous

undefined 23 octobre 2015 undefined 00h00

La Rédac'

Depuis le temps qu’on arpente les vieux pavés bordelais, on est accrocs à deux-trois lieux, "que ça sent bon la page d’encre quand on y entre". Des librairies qui donnent envie d’aller se battre contre les grandes chaînes et les multinationales. Parce qu’acheter un livre peut être aujourd’hui un acte de résistance : welcome. 

La machine à lire
La base

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Installée place du Parlement depuis 35 ans, on peut dire que la Machine à Lire fait plus que partie des murs. C’est Hélène, ancienne employée d’une entreprise d’insertion qui reprend la boutique en 2008 pour la sauver de sa fermeture annoncée. Avec ses voûtes et ses gros piliers, La Machine à Lire est une librairie à visiter pour son atmosphère historique mais aussi pour la diversité de ses ouvrages ; un endroit comme dirait Hélène où elle « met en valeur les livres au sein de la pierre ». Ses deux autres chevaux de bataille sont l’accueil (chaleureux) et le conseil (de qualité) « pour créer la rencontre avec le lecteur ». Lumineux, accessible, chaleureux. 

8, place du Parlement - Bordeaux
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La Mauvaise réputation

Lisez décalé

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Rodolphe dit Urbs, libraire et dessinateur, a ouvert en 2002. Issu d’une famille anglaise un peu anarchisante qui côtoyait volontiers le milieu punk, il a grandi avec une culture musicale et graphique qui a nourri son goût pour l’autre littérature : celle du polar, de l’érotisme, des fanzines et celle de la sous-culture. Un terme loin d’être péjoratif selon lui mais qui retranscrit un contexte social, entendez par là le graff, le street art, le skate, le tatouage… En zigzaguant dans les rayons, on croise donc des ouvrages sur la pornographie japonaise, les îles oubliées, on tombe sur des pastiches de littérature suédoise ou des affiches publicitaires détournées. Intéressant, déroutant, grisant. 

19, rue des Argentiers - Bordeaux
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Krazy Kat

Bande de oufs ! 

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C’est la mondialisation qui a eu raison d’Olivier en 2004. Lassé d’être cadre supérieur, il ouvre un lieu à son image, lui grand amateur de bande dessinée depuis 30 ans. Aussi à Krazy Kat, on ne trouve que de ça ! Du fantastique au réaliste, du classique au manga, deux étages entièrement consacrés au 9e art avec un café pour bouquiner pendant des heures en sirotant un jus de fruits ou en dégustant une pâtisserie. Puisque comme dit Olivier, les dessinateurs sont souvent des musiciens, le lieu organise aussi des apéros Dj avec Platinum Records tous les 1er et 3e jeudis du mois. Il y a aussi expos, dédicaces et ciné-rencontres. Vivant, éclectique, convivial.

10, rue de la Merci - Bordeaux
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Bouquinerie A. Guillaume

Le joyeux bordel

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On ne va pas dans cet endroit pour son nom ou son ambiance, mais bien pour voir une bouquinerie restée dans son jus ! Parce que c’est la caverne d’Ali Baba et le souk de Marrakech à la fois. Comme dit son propriétaire Monsieur Guillaume lui-même, « sous les apparences tout est classé ». Nous, on le soupçonne plutôt d’aimer discuter et être sollicité. La preuve : depuis 1979, c’est sa fidèle clientèle d’étudiants et d’habitués qui fait tourner la boutique, mais aussi et surtout sa grande connaissance de la littérature, car désormais il connaît « les livres qui résistent au temps ». Résistant, charmant, hors du temps. 

246, rue Sainte Catherine - Bordeaux

Texte : Maylis Detrie