La Fabrique Pola

undefined 16 octobre 2015 undefined 00h00

La Rédac'

Dans ce nouveau millénaire où le mercantilisme règne en maître, il est bon de savoir que des gens s’activent pour proposer de l’avant-gardisme sans rien demander en retour. Si vous êtes un féru d’arts "visuels" (comprenez, l’édition BD, la photo ou encore la performance), vous avez en général plusieurs options : les musées, les centres d’arts, les FRAC, les galeries et au bout du tunnel économique, les associatifs et indépendants.

Au sein des deux dernières catégories, la complexité est sans nom. La précarité aussi. Par contre, on croit dur comme fer au rôle de l’art et des artistes dans la vaste symphonie sociale. « Hors des sentiers battus » serait presque un pléonasme pour qualifier les membres de La Fabrique Pola ; 15 années d’existence pour occuper des terrains vierges et mobiliser les forces vives de l’art en métropole bordelaise.

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Allez, on ne va pas se casser le cul à vous expliquer ce que signifie le terme "fabrique". Par contre, on peut vous dire que le terme a du sens pour les 21 structures et la dizaine d’artistes plasticiens qui y cohabitent. N’allez pas à La Fabrique Pola comme on rentre dans une sculpture d’Anish Kapoor. Au-delà de l'admiration que suscite cette fourmilière artistique qui a transformé un ancien centre de tri postal, il vous faut faire corps avec l’esprit politique qui habite l’espace. Pas de panique, on ne  parle pas de Nadine Morano mais de solidarité ! Tout est mutualisé, même l’espace d’expo, siège d’une programmation à l’image des "fabricants" comme ils aiment à se nommer : foisonnante, versatile et fervente.

Ce "Polarium" est utilisé comme un outil, à l’instar des ateliers de fabrication et de l’offre de formation. Dans les soirées à Pola, on est toujours surpris de ne rien comprendre. « Que fait ce bourgeois à côté du gros punk à lunettes ? Mais que signifie cette installation – Bon l’artiste est en train de picoler au bar. Je ne comprends rien à ce qu’est en train de me dire ce monsieur, mais sa performance juste avant était une tuerie. »

Bref, on y fabrique donc de l’art, mais on prend un plaisir certain à le faire en se marrant. Et en plus maintenant on parle presque d’un lieu définitif, rive droite à la Caserne Niel. Pola, c’est un signe tangible de la vitalité artistique locale. C’en est même un bon pilier. Non pas de bar. Quoique.

Fabrique Pola 2, rue Marc Sangnier - Bègles

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