Ces Ukrainiennes vendent des nudes pour soutenir leur pays

undefined 18 mars 2022 undefined 14h10

Bérénice H

Ce mouvement a un nom, le Tronlyfans. Un mélange assez étonnant au premier abord. TRO, c’est la force de défense territoriale ukrainienne qui s’est illustrée dans leDonbass ces dernières années contre les Russes et OnlyFans, le service d'abonnement au contenu photo et vidéo en grande partie à caractère pornographique.

Une blague qui prend de l’ampleur

À l’origine, le travail de Nadia n’avait rien à voir avec les travailleurs du sexe. Elle est manager d’une société d’e-sport. A côté, elle entretient sa passion pour les jeux vidéo sur Twitter, ou elle a plus de 7000 abonnés. Lorsque la guerre éclate en Ukraine Nadia s’enfuit directement en Pologne. Un de ses amis n’a pas cette chance et se retrouve bloqué dans le pays. C’est assez naturellement que Nadia s’adresse à ses abonnés en tweetant ironiquement « Si quelqu’un m’aide à sauver cette personne de Kharkiv, je lui envoie un nude ». Et la magie d’internet opère. Des internautes prennent au sérieux sa déclaration et en moins d’une journée elle trouve une voiture qui permet à son ami de s’échapper.

60 000 euros en une semaine

Nadia prend alors conscience du pouvoir de ses photos dénudées. Elle décide de continuer cette expérience avec une de ses amies, Anastasia. Leur méthode d’opération est simple : dès qu’un client certifie par une capture d’écran qu’il a reversé de l’argent à l’armée ukrainienne, une des filles lui envoie une photo dénudée. Mais elles ne s’attendaient pas à un si grand engouement. En 3 jours, elles récoltent 8 000 euros de dons qu’elles envoient directement à l’armée ukrainienne. Neuf jours après la création de leur compte, elles en sont à plus de 60 000 euros. Depuis d’autres jeunes femmes, et des hommes aussi, ont rejoint l’équipe. 15 femmes et 5 hommes s'organisent sur Telegram. C’est un véritable réseau de solidarité qui s’est créé. Et ils ne comptent pas s’arrêter de si bon chemin. Nadia déclare vouloir que cette action dure jusqu’à la mort de Poutine selon un entretien donné à France Culture.