6 films et séries à (re)voir cette semaine (11 janv)

undefined 11 janvier 2017 undefined 00h00

La Rédac'

Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. Oui, vous. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Comme on vous aime bien, amis cinéphiles - aussi chelou soyez-vous -, on détaille pour vous dans les pages qui suivent nos trois films de la semaine, un docu, un classique et une série, même si c'est sacrilège. 


En salles cette semaine

On commence par les mauvaises nouvelles, c'est mieux. Le huitième film de Sean Penn, The Last Face, a l'air tout pourri : l'histoire de deux médecins humanitaires (Javier Bardem et Charlize Theron) qui tombent amoureux au Libéria, car même au milieu des machettes et des enfants décharnés assaillis par les mouches, l'amour triomphe. A part cette grosse catastrophe, rien de bien méchant avec en vrac : Matt Damon qui défend La Grande Muraille de Chine avec son arc et ses flèches contre des hordes de dragons (WTF ??) semble-t-il, Depardieu en Staline se prenant pour Freud dans Le Divan de Staline, un biopic sur Dalida qu'a l'air pas trop mal mais dont on nous rabat un peu trop les oreilles depuis deux mois, Edouard Baer et ses potes, un singe et la nuit parisienne (Ouvert la nuit) et un excellent film sur la fin de l'esclavage (The Birth of a Nation) dont on ne voit pas du tout le rapport entre la sortie et la fin du mandat d'Obama, et enfin le sublime portrait d'une ado boxeuse découvrant peu à peu la danse (The Fits). Circulez, y'a des trucs à voir plus bas.


La Mécanique de l'ombre, de Thomas Kruithof

J'ai eu beaucoup de mal à choisir quel film français j'allais mettre à l'honneur entre celui-ci, Dalida et Ouvert la nuit. J'ai choisis celui-là finalement pour plusieurs raisons : déjà, il a bénéficié de vachement moins de promo que les deux autres, ce qui est loin de signifier qu'il est moins bon. Ensuite, y'a Cluzet et Podalydès (entre autres) dedans, ce qui laisse présager d'un casting de qualité et de dialogues savoureux. Enfin, il semble qu'on ait affaire là à un bon vieux film d'espionnage à la française, où on nous donne du « M. Duval » à tour de bras, avec des mecs qui font peur mais de façon insidieuse, une ambiance sombre et coupante, des impers gris et le bruit d'une machine à écrire. V'voyez le truc ?


Harmonium
, de Kôji Fukada

Désolé, j'ai vraiment un faible pour le cinéma asiatique. J'ai pas à m'excuser de toute façon, le racisme anti-asiat' gratos c'est fini apparemment. On n'a plus le droit. Aujourd'hui la mode, c'est de reconnaître que ces gens-là ont des tas de trucs à nous apporter, notamment dans les domaines culturels. Alors soyons attentifs, allons voir ce qu'ils proposent. Ici, un thriller psychologique à la beauté lente et sensible, où un ouvrier modeste et tranquille héberge et offre un travail à un vieil ami sorti de prison récemment. Ça sent la dette morale tout ça, et le chef-d'œuvre de subtilité contemplative. Sayônara ! (Aucun racisme ici, juste le nom du prochain film du bonhomme, à surveiller de près)


Born To Be Blue
, de Robert Budreau

Pas fan des biopics de musiciens habituellement, j'ai dû réviser mon avis à la vue du trailer de ce film sur le célèbre trompettiste Chet Baker. Ethan Hawke y est prodigieux, suave, passionné, lui que j'ai toujours considéré comme un acteur sous-coté. Si vous aimez le jazz, si vous aimez les femmes et la drogue, ou tout simplement si vous aimez le bon cinéma, précipitez-vous vite dans l'une des trop rares salles qui passent ce très beau film.


En page 2, une série, un docu et un classique !

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Une série : The OA

On écoute attentivement Raph, notre inénarrable boss du Nuit à la culture séries évasive : « Découvrez un véritable OVNI télévisuel. A mi chemin entre la science-fiction et le drame psychologique, la nouvelle série Netflix a déjà beaucoup fait parler d'elle. On aime ou on adore, mais ça ne nous laisse pas indifférent. Inutile de vous raconter l'histoire car cette mini-série en 8 épisodes est minée de twists et de surprises scénaristiques qui la rendent inqualifiable. Quant à la fin, peu importe ce qu'on en pense, elle ne peut que nous émouvoir. A voir donc, car bien plus originale que Stranger Things qui n'est au final qu'une compilation de références sans vraiment rien apporter au genre. »


Un docu : Poutine, le nouvel empire

Si vous avez manqué ce docu quand il est passé sur France 2 juste avant les fêtes, on vous le cale là, tranquille. Alors oui la géopolitique, c'est pas trop dans nos habitudes j'avoue, mais là c'est assez intéressant de voir à quel point un reportage sur un seul type peut donner des indications précieuses sur ce qui risque de se passer dans le paysage politique international ces prochaines années. Et certes c'est pas toujours joli joli, mais au moins pour une fois c'est présenté de façon plutôt objective, avec un focus sur le peuple russe, dont on a souvent tendance à oublier la noblesse pour ne retenir que les vidéos de mecs bourrés sur YouTube. Eh oui, tout ça c'est bien plus compliqué que nous le présente souvent la presse... 


Un classique : Le Milliardaire (Let's Make Love) de George Cukor

Quoi de plus à propos avant la sortie de La La Land (25 janvier) que de réviser ses classiques de la comédie musicale avec ce monstre du genre ? Yves Montand y campe un (très) riche héritier qui tombe amoureux - comment faire autrement - d'une meneuse de revue incarnée par, je vous le donne en mille, l'irrésistible Marylin Monroe. Mais bien sûr, il veut qu'elle l'aime pour lui, non pour son argent, et mettra tout en œuvre pour faire succomber la belle - qui succombera même dans la vraie vie, comme le prouve la courte liaison qu'entretinrent le plus hollywoodien des Français de l'époque et la maitresse du président... Les chatteries de Marilyn Monroe en pull over et collants noirs qui chante "My Heart Belongs to Daddy", un Yves Montand qui cabotine, des apparitions surprises de Gene Kelly, Bing Crosby et Milton Beerle... Un petit délice à ne pas louper, dès ce soir en version restaurée à la Filmothèque du Quartier Latin.