Retour des terrasses : pourquoi on risque de claquer trop de thunes une fois bourré

undefined 17 mai 2021 undefined 13h17

Lisa B

Rassure-toi, tu ne souffres pas d’un démon nocturne qui s’empare de ton avant-bras pour enfouir ta CB dans le plus de terminaux possibles, contre ta volonté. Toute cette frénésie est le fruit de l’alcool sur ton cerveau de faible. Le Docteur Seth Rankin, de la clinique des docteurs londoniens, a effectivement démontré à Cosmopolitan qu’il y a 6 facteurs qui jouent sur la dépense.

Outre le fait que sortir soit naturellement source de dépenses superflues : prix de l’entrée en boîte, prix de la piquette achetée à la va-vite pour ne pas arriver les mains vides à l’apéro, prix du taxi pour se rendre à destination, prix du paquet de clope, prix des dettes que tu as envers tes potes et j’en passe… Mercredi pour la réouverture des terrasses, nombreux seront ceux qui - une fois avoir ingurgité le verre de trop - auront un élan de générosité : "Allez, je paye ma tournée pour un retour au bar bien mérité !"... et c'est déjà la troisième fois en deux heures. La première raison qui nous pousse à flamber ainsi serait la perte de mémoire selon notre expert.

En effet, l’alcool ne joue pas seulement sur les blackouts de l’extrême qu’il est possible de vivre en lendemain de soirée. La mémoire à court terme est également impactée. En somme, cet effet se remarque quand tu ouvres, par exemple, ton portefeuille et que tu te demandes où tout ton argent à bien pu passer. Eh bien non, personne ne t’a piqué ton joli billet bleu, c’est simplement ce qu’on appelle un blackout partiel. Aussi, plus tu boiras, pire ce sera. 

Qui dit oublie partiel, dit au revoir aux petits tracas du quotidien. De la même manière que ton porte-monnaie s’allège subitement sans raison, ton découvert, les relances de la banque de France, le loyer exorbitant de ta boîte à chaussure dans le Marais, ton crush cas-contact avec avec qui tu as flirté la veille... tout cela ne semblent être que de lointaines préoccupations. Deux ou trois verres d’alcool sont connus pour atténuer le sentiment d’anxiété à court terme. Te voilà donc libéré de toute contrainte et paré à faire pleuvoir les billets. On y pensera demain, ce soir c’est la fête dans toute la France ! 

Déjà pas mal beurré, tu t’emmêles vite les pinceaux. Seth Rankin soulève le fait qu’un esprit imprégné d’alcool devient inapte à effectuer un calcule viable. La partie touchée s’appelle « la mémoire de travail » et c’est cette dernière qui emmagasine les informations de manière à les assimiler. Les chances de se rappeler le montant exact de tous les verres commandés est donc presque réduit à néant à mesure que la soirée avance. Heureusement le couvre-feu de 21h saura vous calmer. Oui, c'est le seul avantage qu'on a trouvé à cette restriction pour le moment. 

La quatrième raison de ces dépenses excessives réside dans l’impulsivité provoquée par l’alcool sur l’esprit. On s’emballe très vite à vouloir payer les verres de tout le monde et le fait de pouvoir payer sans contact rend la chose encore plus instantanée. Selon Rankin, utiliser sa carte bleue laisse bien moins de chances au cerveau de générer une réponse émotive contradictoire comme, par exemple, le traumatisme associé au fait de se séparer d’un bon vieux billet. « Une transaction plus rapide laisse également moins de chances au barman de voir l’ampleur de votre état d’ébriété et de refuser de vous servir. […] Alors qu’être trop saoûl pour se souvenir de son code, signer son nom ou encore essayer de conter son argent est bien plus révélateur ».

Cette même impulsivité qui te pousse à vouloir payer ta tournée à toute partie prenante de ta joyeuse sauterie s’explique également par ce qui s’appelle la désinhibition sociale liée à l’alcool. Un phénomène prouvé scientifiquement pour être le synonyme de comportements et de réponses sociales extrêmes lorsque bourré. Soyons d'autant plus vigilants mercredi soir car ce retour des terrasses marquera aussi le retour du lien social : bien éméché, on sera vite tenté de discuter à droite à gauche et de trinquer avec toute cette belle bande de joyeux lurons qu'on ne connaissait poiyrtant pas il y a 30 minutes. 

Mais attention, la vie sous alcool est pourtant loin d'être un conte de fée : le changement d’état d’une personne n’est bien malheureusement pas toujours positif. L’alcool augmente en effet l’agressivité de la personne qui en consomme, ce qui se traduit à moindre mesure par un besoin de dominer le groupe. Aussi, pour dominer le groupe en soirée, l’instinct veut pourvoir aux besoins de tous et donc, paye sa tournée. Qui paye les verres de tout le monde, attire l’attention et la gratitude du groupe.

Mais comme on disait en début d'article, payer sa tournée peut également être le fruit d’une générosité exacerbée. Ce n’est un secret pour personne que l’alcool agit sur l’humeur et a tendance à rendre heureux dans l’immédiat. Comparable aux dépressifs alcooliques qui nourrissent en permanence leur dépendance, le fait d’offrir des verres aux autres amplifie le sentiment positif associé à la boisson, ce qui, inconsciemment, participe d’un bonheur à court terme. Et comme chacun souhaitera faire de ce mecredi 19 mai un jour très spécial, ce sentiment positif lié à la boisson risque bien de se montrer quelque peu envahissant... et c'est le porte-monnaie qui risque de ne pas être content ! Sans compter que la gratitude - message de satisfaction envoyé à notre cerveau-, est un sentiment aussi agréable que court, il demandera donc une réactivation dans les plus brefs délais. Oui oui, c'est un leurre, méfiez-vous !

Voilà. Maintenant que vous avez compris que si vous dépensez autant, c’est parce que vous avez un vrai problème avec l’alcool, restez près de vos sous et laissez les potes vous rincer.

Bisou.