« Je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner, je veux seulement oublier... et puis je fume. »
Ces paroles de Pink Martini n'ont peut-être jamais aussi bien sonné, auprès de ceux qui ont peu ou prou 25 ans. La génération de ceux nés dans les années 1990, qui ont grandi avec les premiers téléphones portables, des jeux vidéo et des appareils MP3... et dont 69 % ont depuis vécu ce qu'on appelle communément la "crise des 25 ans".
Si le youtubeur Norman a réussi à en rire, ce n'est pas le cas de beaucoup de jeunes. Dépression, anxiété, angoisse, insomnies... Cette crise peut s'exprimer de nombreuses façons. Elle reste néanmoins difficile à appréhender. Peut-on vraiment établir un lien entre une génération et un état de crise bien distinct ?
rien que je pense à mon avenir je déprime
— SiSi (@DibekSibel1) March 19, 2018
Un certain Dr Oliver Robinson a mené l'enquête sur cette crise du quart de siècle.
Ça existe, la crise du quart de siècle?
— Richie | Talent gaché (@More_yy) November 22, 2017
La réponse du docteur ? Oui, ça existe ! Et ça ne doit pas être pris à la légère, car cette crise est symptomatique de la société contemporaine.
Aujourd'hui, 43 % des jeunes actifs (25-33 ans) affirment ne pas savoir de manière définitive ce qu'ils veulent faire de leur vie. 30 % estiment qu'ils n'ont pas assez voyagé et profité dans leur vie. Des stats qui sonnent l'alarme.
Tout le monde me demande pk je suis déprimé en ce moment mais j’ai enfin trouvé pourquoi. Je me fais juste chier dans ma vie, je profite pas assez de tout, je veux juste partir, voyager, découvrir, m’éclater et pas rester le cul sur une chaise à étudier.
— Bastien ð (@Bastien_Fntn) March 18, 2018
Mais d'où vient cette soudaine déprime ?
Pour faire simple, elle vient des nouvelles technologies. Ces dernières mettent encore plus la pression sur le dos des jeunes stagiaires et salariés. Ils ne parviennent jamais à déconnecter, professionnellement ou socialement.
Bon allez je me déconnecte un peu! J’ai une santé a retaper puis ça me fera pas de mal... Prenez soin de vous surtout et de vos proches et au 22 à Paris si jamais je reconnecte pas avant, pour ceux qui seront la ðªð Je vous embrasse ðÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂð À bientôt
— Amélie_Chef De Bord (@Amelie_Picardie) March 18, 2018
En outre, alors qu'une majorité appartient à la classe moyenne grâce à leurs parents, ils ne gagnent plus suffisamment leur vie pour maintenir le confort auquel ils ont goûté plus jeunes (eux qui voulaient tant se barrer).
Actuellement, en ce moment, là tout de suite, présentement, maintenant je donnerais tout pour retourner vivre chez mes parents
— Timoun solèy ð¬ðµâ (@Ddeiiy) March 19, 2018
Enfin, ils sont coincés entre deux générations. Celle qui n'a rien connu du temps pré-Internet, et celle qui ne comprend rien aux nouvelles technologies.
Ma génération se perd, nés trop tôt, le cul coincé entre deux millénaires, deux mondes que tout oppose, la galère ruine nos vies #sociocrise
— Kantik (@QuentinKantik) January 9, 2013
Oui, la crise du quart de siècle est bien réelle et elle s'explique par ce décalage entre les attentes et les ambitions des 25-33 ans et la réalité, entre les compétences offertes par ces derniers et les exigences requises... Ni jeunes, ni vieux, les 25-33 ans sont perdus. Mais ils élèvent aussi la voix.
"38% des jeunes de 15-24ans dorment moins de 7h par nuit" pas étonnant quand on se lève à 6h du mat', qu'on rentre à 18-19h, qu'on a encore des devoirs à faire + des leçons à apprendre. Revoyez votre système scolaire la France avant de remettre la faute sur nos portables.
— Anaïss (@Anais_ynu) March 14, 2018
Espérons que le passage à l'âge adulte et l'arrivée dans le monde professionnel se feront de façon moins violente pour ceux nés dans les années 2000 (à partir de 2025 !!!).