Les femmes dépenseraient 23 500€ dans les protections hygiéniques au cours de leur vie

undefined 15 janvier 2019 undefined 20h00

La Rédac'

Si t'es une fille, dès tes 13 ans (et parfois même plus tôt), au commencement joyeux de ta puberté, tu dois dépenser tes sousous dans des serviettes et des tampons. Sympa non ?

Le problème c’est que tes règles, tu les a 5 jours par mois pendant 40 ans, donc à peu près 500 fois dans ta vie. Encore plus sympa. Tout ce petit barda pour un total d'environ 23 500€. On adore. Ces chiffres, on les tient d’une étude britannique faite en 2015 qui comptabilise les protections évidemment, les antidouleurs, et les sous-vêtements qui finissent souvent avec une jolie tâche.


Un coût qui fait toujours débat

Pour certaines femmes dans le monde, et notamment en France, il n’est pas toujours facile de payer pour ces protections. On parle même de précarité menstruelle. Il est important de rappeler que les protections hygiéniques ne sont en aucun cas des produits de confort, mais bien de première nécessité. Impossible de s’en passer pour une femme. En France, les protections hygiéniques étaient taxées à 20 %, ce qui était une TVA normale, mais une députée socialiste et des organisations féministes s’étaient mobilisées pour faire passer la taxe à 5,5 % comme les produits de première nécessité tels que l’eau, les produits alimentaires ou encore les préservatifs.

La taxe est baissée en 2016, première victoire. Les associations citoyennes s’indignent sur les réseaux sociaux et demandent la gratuité, notamment dans les écoles et les entreprises, ou le remboursement des tampons et serviettes par la sécurité sociale.


Les conséquences d’un accès limité aux protections hygiéniques

En Europe, on peut s’étonner d’un problème d’accès aux protections. Et pourtant… certaines filles et femmes utilisent encore des protections de fortune comme des morceaux de tissu, des vêtements ou encore des journaux. Pour ces femmes, il y a de gros risques d’irritation et d’infection au niveau de la flore vaginale. La précarité menstruelle peut mener à beaucoup de problèmes sanitaires.

Par souci économique ou d’accès à des toilettes propres ou encore à de l’eau pour se laver les mains, certaines femmes gardent trop longtemps leur protection et risquent le syndrome du choc toxique. Cette infection est due à la présence d'une bactérie, le staphylocoque doré, qui infecte les organes et peut être mortelle.

En Ouganda, les filles manquent l'école à cause de leurs règles. C'est là que l'atelier couture commence.


Concrètement, qui fait quoi ?

Des initiatives citoyennes sont tentées dans les pays défavorisés. On se rappelle de l’Indien Arunachalam Muruganantham qui, lassé de voir sa femme récupérer des morceaux de tissu pendant ses règles pour ne pas avoir à choisir entre acheter des serviettes ou du lait, a créé une serviette périodique à bas coût. Après des années de recherches, son invention est aujourd’hui commercialisée.

Arunachalam Muruganantham explique l'utilisation de ces serviettes hygièniques

Au niveau des gouvernements, l’Écosse donne l’exemple. Le pays est devenu le premier à distribuer des protections gratuites aux femmes précaires à faibles revenus et à toutes les élèves dans les écoles, les collèges, lycées, universités. Plus de 400 000 femmes sont concernées. En France, récemment, la LMDE (Sécurité étudiante) a proposé de les rembourser à hauteur de 25 euros/an, somme qui paraît pourtant dérisoire.


À coup de pétitions, de manifestations, de mobilisations, on garde espoir de pouvoir, un jour, être sereines pendant nos règles partout dans le monde. Un être humain sur deux dans le monde est une femme. Il est peut-être temps de se réveiller un peu.