Loin de nous l'idée de vous encourager à sortir dans tous les sens pour faire n'importe quoi (ça semble évident mais il faut visiblement le préciser, on sait jamais) mais tout de même, on a le droit de l'écrire et de l'assumer : Oui, ça fait du bien de se dire qu'enfin il est à nouveau légal de sortir de chez soi sans avoir un bout de papier sur soi, sans avoir à télécharger quoi que ce soit sur son téléphone et même de sortir ses poubelles sans avoir l'impression d'être hors-la-loi.
On peut enfin se balader plus d'une heure, dépasser le kilomètre autorisé, pédaler sur notre vélo qui nous a tant manqué, ne plus culpabiliser d'aller faire des courses parce qu'on a oublié un seul article (pourtant essentiel à l'élaboration de cette recette). On peut aller se promener dans la rue, dans la fôret, on peut enfin retrouver notre belle Strasbourg...
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Et puis on se fiche bien de l'endroit où l'on va, l'essentiel c'est d'en avoir le droit, retrouver un peu de notre liberté si préciseuse. On ressent tous ou presque cet espèce de souffle nouveau, comme une rentrée des classes entre excitation et préoccupation.
Si on regarde à peine en arrière, ce moment d'isolement aura sans doute eu quelques points positifs. Il nous aura permis de réaliser beaucoup de choses, de comprendre ce qui compte vraiment. Réaliser qu'on ne prenait plus de temps pour s'appréhender soi-même et prendre de bonnes résolutions. Réaliser que l'on a besoin de l'autre, de tous les autres, plus souvent qu'on l'imaginait... Le confinement aura eu cette vertu pour un grand nombre. Sans l'autre on est rien, ou si peu. Ce n'est pas sans raison que les Skypero, apero zoom et autre House Party ont cartonné depuis environ deux mois. Au-delà du divertissement, de la volonté de ne pas sombrer dans la déprime, ce qu'on a recherché dans ces retrouvailles face caméra c'est le visage de l'autre, la voix de ceux que l'on prenait pour acquis et dont on a été privé du jour au lendemain. Alors ce lundi 11 mai vous allez sans doute reprendre le travail et revoir des collègues qui eux aussi vous auront manqué malgré tout le mal que vous pouvez en dire autour de la machine à café. Mais quand votre journée sera terminée vous aurez le droit de flâner, de vous promener, de prendre votre temps.
Alors non, la vie ne va pas redevenir ce qu'elle était avant, pas tout de suite. On profite de la liberté retrouvée, mais avec parcimonie, en douceur, comme quelque chose de fragile qu'il faut préserver. D'ailleurs, la météo a décidé de nous le rappeler aujourd'hui, après presque deux mois sans un nuage, le ciel nous dit "restez chez vous".
Prenez bien soin de vous et des autres.