Un Américain atteint d'un cancer de la prostate se met à parler avec un accent irlandais

undefined 21 février 2023 undefined 19h24

Auriane Camus

Si la raison de cette information est loin d’être drôle, les effets de celles-ci peuvent néanmoins prêter à sourire. Atteint d’un cancer de la prostate à un stade assez avancé, un Américain âgé d’une cinquantaine d’années a vu de curieux changements s’opérer dans sa façon de parler et dans le ton de sa voix… Si bien qu’il s’est mis à parler avec un accent irlandais.

A-t-il des origines irlandaises ? Pas le moins du monde. L’homme vivant aux États-Unis n’a même jamais mis les pieds dans le pays anglo-saxon, et n’a jamais parlé de la sorte auparavant. Pourtant, ce syndrome est apparemment devenu « incontrôlable » selon les informations rapportées par le Guardian.


Un trouble extrêmement rare

Si cela peut paraître drôle à entendre, ce symptôme constitue pourtant un trouble bien réel, bien qu’extrêmement rare : le syndrome de l'accent étranger. Il a été attesté  par des chercheurs de l’Université Duke de Caroline du Nord et du Carolina Urologic Research Center de Caroline du Sud, dans un rapport médical publié dans le British Medical Journal fin janvier 2023.

Comment cela est-il possible ? Selon les auteurs de l’étude, cela est dû à un syndrome paranéoplasique, c’est-à-dire une manifestation associée au cancer et dont les effets se manifestent à distance de la tumeur primitive, en raison de la prolifération de métastases jusqu’au cerveau. Habituellement, ce genre de trouble apparaît après un choc fort, un traumatisme crânien ou un bien un accident vasculaire cérébral. « À notre connaissance, il s’agit du premier cas de syndrome décrit chez un patient atteint d’un cancer de la prostate et le troisième décrit chez un patient atteint d’une tumeur maligne », ont expliqué les scientifiques.

Pour ceux qui n’auraient jamais entendu un Irlandais parler, il peut être difficile d'imaginer à quoi cela ressemble. Concrètement, le patient s’est mis à parler de façon persistante en roulant énormément les "R" et en durcissant les consonnes. L’homme a gardé son accent pendant près d’une vingtaine de mois, jusqu’à sa mort.