Petite typologie des serveurs qui agacent leurs clients au resto

undefined 27 novembre 2017 undefined 18h29

Manon Merrien-Joly

Avant de me faire lapider par une assemblée de serveurs de métier et d'étudiants qui assurent le job le week-end pour payer leur chambre de bonne, je tiens à préciser que cet article est rédigé par souci d'équité avec le précédent, dédié aux clients qui agaçent vraiment les serveurs. On vous recommandera donc de maugréer dans votre coin et non sur notre page Facebook, merci d'avance. On peut y aller ?


Le snob

Commençons par celui-ci : véritable légende parisienne, à l'image du chauffeur de taxi sociologue et du pilier de comptoir philosophe, le serveur parisien a la réputation d'être arrogant et de vous détester. D'ailleurs, à Paris, 78% des habitants ont déjà eu affaire à un serveur désagréable ou hautain (sondage IFOP pour Ouest France, en 2014). Mais de Paris à Sarajevo, même le pire troquet de quartier accueille ce genre d'énergumènes :

« Lors de notre arrivée le soir dans un bar à Sarajevo, le serveur nous a regardés de bas en haut en nous parlant plus que sèchement avant de s'apercevoir qu'on amenait plusieurs copains avec nous, et qu'il aurait son quota de tips pour la soirée. Là, il s'est nettement radouci et a fini par boire des coups avec nous. » Tess


Le blasé

« Au Clairon des Chasseurs, place du Tertre à Montmartre, le serveur faisait visiblement ça depuis 30 ans et avait perdu tout appétit pour la profession : en plus de ne pas être aimable, il te jette limite les assiettes sur la table et râle quand il voit que tu ne lui a donné que 5€ de pourboire. » Paul


L'approximatif

Tout consommateur d'alcool avisé se reconnaîtra dans ces situations où le serveur ne remplit pas la pinte jusqu'au bord du verre, ou coupe le cocktail avec une petite dose d'eau du robinet. Sinon, les erreurs d'addition (plus élevées que ce qui a été réellement consommée) sont aussi monnaie courante chez 55% des Français. Dans un autre registre, il y a aussi les fins œnologues

« Un jour, une serveuse nous apporte une bouteille de Sancerre de 2013 alors que nous avions commandé un Sancerre 2012. Au lieu de revenir avec la bouteille voulue, elle nous rapporte la même et nous pose une question tout à fait remarquable : "excusez-moi, mais ça change quoi pour vous l'année ?". S'en est suivi un cours d'œnologie durant lequel nous avons eu le plaisir d'apprendre que pour le Sancerre, l'année de production n'avait pas d'importance et qu'il fallait seulement se préoccuper du producteur. On continue en apprenant alors qu'elle est une "alcoolique du Sancerre et qu'elle adore se mettre des cuites avec ce vin"Ayant vite compris que le débat allait être long et tortueux, nous avons accepté notre 2013. Le plus drôle reste encore qu'elle nous a précisé que la théorie s'appliquait à tous les vins blancs... Je remets en question mes six années d'études en restauration et pense informer tous mes camarades œnologues qu'ils font fausse route depuis le début ! » Daphnée


Celui qui n'a pas le temps

On a tous déjà connu, comme Taha, « Les serveurs de brasserie qui se croient dans une cantine et t’enlèvent l’assiette avant même que tu aies fini » et vous maudissent quand vous demandez un café alors qu'il n'est que 13h30. 


Celui qui ne vient jamais

20 minutes pour une carafe d'eau, 40 minutes pour l'entrée... vous finissez par quitter les lieux sans que le serveur n'ait finalement jamais remarqué votre présence. 


Le beauf

Passons sur les blagues sexistes et les regards bien lourdauds auxquels on a tous été confrontés un jour pour aborder les pratiques culturelles un peu archaïques comme celle rencontrée par Camille :  

« Nous étions deux meufs et deux gars au bar. Alors que je lui demande les digeos, le serveur se tourne directement et uniquement vers les mecs en leur disant "ça s'est un truc de bonhomme" et en leur demandant ce qu'on prend. Un peu énervée, je balance "ah bah non moi je suis une fille je vais prendre une petite manzana sucrée bien dégueulasse”. Il se vexe et me dit : "bon, je vous envoie quelqu’un d’autre”. »


Celui qui ne remarquera jamais votre présence...

... parce qu'il est trop occupé à parler à ses collègues / draguer la petite nouvelle / envoyer des textos. 


Mais n'oubliez pas, chers serveurs et barmans parisiens, que l'on vous aime et que sans vous, Paris ne serait pas Paris.