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Selon l’Insee, les Parisiens vivront davantage seuls en 2050

undefined undefined 29 mai 2025 undefined 12h00

Flora Gendrault

Emménager avec son·sa conjoint·e ou garder des logements séparés ? Miser sur la colocation ou choisir de vivre seul ? Rester à Paris ou voguer vers de nouveaux horizons ? Autant de trajectoires intimes et familiales qui font varier la part des ménages, dans la capitale et plus largement en Île-de-France, terrain d’une nouvelle étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée ce mardi 27 mai. Selon les projections, qui concernent précisément l’évolution du nombre et de la composition des ménages en Île-de-France à l’horizon 2050, la région pourrait gagner 570 000 ménages, avec de grosses disparités entre les départements. 


Paris, eldorado des âmes solitaires ? 

À l’heure actuelle - ou plutôt, selon les dernières estimations datant de 2018 -, Paris compte 52% de ménages individuels, c’est-à-dire de personnes qui vivent seules (sans aucune indication sur l’état de leur vie amoureuse). C’est un record national : à l’échelle de la France, la moyenne est à 38%. Et la tendance pourrait progresser, comme l’indique le rapport de l’Insee, pour atteindre 55% en 2050. Dans le même temps, « la part des couples (avec ou sans enfant) diminuerait de deux points, passant de 35 % à 33 %, et celle des familles monoparentales resterait quasiment stable, autour de 7,5 % », poursuit l’étude. La taille des ménages devrait ainsi baisser, passant de 1,87 à 1,76 personnes par logement. 

Autre constat de l’étude, qui pourrait davantage inquiéter la Ville en termes de démographie : la capitale serait le seul territoire à voir son nombre de ménages baisser. Les courbes esquissent une diminution de 0,24 %, soit la disparition de « 2 600 ménages en moyenne chaque année d’ici à 2050, contre 800 par an entre 2008 et 2018 ». Aucun souci, par contre, du côté de Saint-Denis, qui gagnerait 0,58% de ménages sur le même laps de temps, ou encore la Seine-et-Marne et ses 0,52% de progression. Chaque point de l’étude dessine ainsi une spécificité parisienne, dont plusieurs facteurs seraient à l’origine. 


Des causes multiples 

Après le diagnostic, les causes. L’Insee étudie en effet ces statistiques au regard d’une multitude de facteurs, dont l’un d’eux concerne d’abord le recul démographique de la capitale. On le sait : chaque année, la population décroît dans la capitale française. Dans un rapport datant du 19 décembre, l’institut indiquait qu’entre le 1er janvier 2021 et le 1er janvier 2022, la capitale était passée de 2 133 111 à 2 113 705 habitant·es, soit une baisse de 0,9% en un an. Mécaniquement, le nombre de ménages serait ainsi amené à diminuer si la tendance, qui sévit depuis les années 50, se poursuivait. 

Mais ce n’est pas tout. D’autres critères éclairent les résultats, à l’image du vieillissement de la population. « Plus les personnes sont âgées, plus elles vont avoir tendance à vivre seule ou dans des ménages de plus petite taille, sans enfants », explique Marie Acs, adjointe à la cheffe de service des études et de la diffusion de l’Insee Île-de-France, à nos confrères du Parisien. Enfin, la transformation des modes de cohabitation - colocation, concubinage… - sont à prendre en compte, alors que ces dernières années, le nombre de séparations conjugales s’accroît, traduisant une transformation profonde des trajectoires familiales.

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