Qu\'est-ce que l\'orbiting, cette étrange forme de voyeurisme amoureux sur Internet ?

undefined 22 mai 2018 undefined 18h31

Manon Merrien-Joly

Voyeurisme digital ? Sérieux ? On vous entend d'ici penser « mais quel pléonasme à la mords-moi-le-clavier nous ont-ils encore inventé au Bonbon ? »


Eh bien détrompez-vous, l'orbiting est une pratique à l'éthique plus que discutable on vous l'accorde, mais bien réelle. « Si l'appellation est récente, le procédé ne date pas d'hier » en dit le Guardian.

Il est vrai, le schéma classique est bien connu des utilisateurs d'applis de dating : vous rencontrez quelqu'un (ou quelqu'une) sur un site de rencontre de type Tinder ou Happn, que sais-je. Après moults échanges sulfureux ou non, vous décidez d'organiser un premier rencard. À l'issue de ce dernier, tout s'est bien passé, vous décidez de vous ajouter sur Facebook, Instagram et Snapchat. Le lien 2.0 est désormais établi. Sauf que malheur, l'autre moitié finit par disparaître de la circulation non sans lorgner sur votre vie sans aucune pudeur.

“Orbiting” definition based on @manrepeller’s groundbreaking article: A former suitor who engages w/ your online profiles to keep you close enough to see BUT far enough to never talk! 🤳🏽ðŸÂÂÂÂÂÂÂŒšðŸÂÂÂÂÂÂÂÂ’«ðŸ›°ðŸš€ðŸ¤¦ðŸ»‍♀ï¸Â . . . #shenotes #keepyouposted #postitart #orbiting #datingproblems #socialmedia #facebookstalking #handlettering #design #ghosting #iseeyou

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L'orbiting peut être perçu comme le parfait inverse du caspering : c'est-à-dire que plutôt que de rompre le contact de manière bienveillante, l'orbiteur (tant qu'à frangliser, allons-y franchement) va arrêter de répondre subitement (vous ghoster, donc) mais continuera à épier vos réseaux sociaux comme une lionne guette sa proie.

Avec un taux d'utilité proche du néant, cette pratique n'a qu'un seul effet : vous vous poserez des dizaines de questions pour une finalité quasi-nulle. Si vous êtes victime de ce genre d'énergumène et que vous nous permettez un conseil : supprimez le/la malotru(e) aussi vite que vous l'avez ajouté(e). 

Le néologisme "orbiting" aurait donc été inventé par la journaliste Anna Lorving qui émet trois hypothèses à ce propos : elle mentionne d'abord Taylor Lorenz, reporter au Daily Beast qui a émis l'hypothèse selon laquelle cette manière de surveiller serait un moyen pour les hommes (ou les femmes) de garder leurs conquêtes proche d'eux, "comme options pour plus tard".

 « Et là, tu vois, c'est le dossier "Toquards à éviter" dans lequel je te mettrai si tu me ghostes »

Deuxième hypothèse, un peu condescendante on vous l'accorde : Anna Lorving évoque la possibilité que la personne ne soit pas au courant que l'autre sache qu'elle puisse voir ses stories. Ok.

Enfin, la troisième possibilité est émise par Rachel O'Neill, doctorante en sociologie à l'Université d'York en Angleterre qui mentionne le Fear To Be Missed Out (la peur d'être oublié) qui pousse la personne a rester en contact avec l'autre.

Et si vous n'avez rien, mais alors rien compris à cet article, consultez ce petit lexique des amoureux d'aujourd'hui.