On était à la remise du Prix LGBTQ, une première à Paris !

undefined 18 mai 2018 undefined 14h53

Olivia

Paris, ville de la tolérance. C’est dans cette lignée que s’est inscrite la toute première remise du Paris Prize For LGBTQI+ (le prix international de la ville de Paris pour les droits des personnes LGBTQI+) par Anne Hidalgo le 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Une cérémonie porteuse d’un message fort et qui marque un peu plus la volonté de la capitale de se placer au premier rang de ce combat pour l'égalité. 

Les associations, premières dans cette lutte 

Le prix étant avant tout symbolique, c'est le 17 mai, jour de lutte contre l’homophobie et la transphobie que la remise a été organisé. A l'initiative de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, ce prix a été décerné par un jury international de huit membres en charge de départager deux associations françaises, ces dernières étant « depuis la découverte du Sida dans les années 80, des acteurs majeurs sur la question de la discrimination des LGBTQ », a commenté la Maire lors de son discours d’introduction.

« Au départ les associations ont dénoncé le scandale de l’invisibilité d’une maladie qui portait avec elle les bases d’une discrimination, car bien au-delà de la question de la maladie, ce qui était en jeu c’était aussi la place de celles et ceux qui étaient touchés, les homosexuels en premier lieu, et le lot de discrimination sociale qui a accompagné l’évolution de cette maladie », a t-elle expliqué. 

Au cours de son discours la Maire de Paris a également insisté sur le caractère fondamental du combat mené par les associations dont « la mobilisation fut telle que les pouvoirs publics se sont sentis concernés et se sont ensuite impliqués dans ce travail militant ». La nomination d'associations comme potentielles lauréates tombait ainsi sous le sens. Pour autant, les associations qui ont été choisies - Acceptess-T spécialisée dans les questions transgenres et Handi-Queer dans tout ce qui est lié au handicap - montre la volonté du jury d'élargir le spectre de cette discrimination qui s'étend bien au delà du simple caractère homophobe. 

Un jury à dimension internationale 

Quant au jury, il était composé de personnalités venant d'un peu partout dans le monde soulignant une fois de plus l'importance de donner une dimension internationale à cette question de respect des droits des personnes LGBTQI+. 

Parmi les huit membres, on comptait Edwin Cameron, Président du jury et Juge de la Cour Constitutionnelle d’Afrique du Sud, Khalil Abdel-Hadi, fondateur du magazine My.kali, Yacin Djebelnouar, Président de Shams France, James Camille Leperlier, Président du Centre-LGBT de Paris, Stuart Milk, Fondateur de la Fondation Harvey Milk, Thierry Moulin, Co-Président de l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour, Alice Nkom, Avocate au barreau de Douala et Présidente de l’Association de défense des homosexuels du Cameroun (où l’homosexualité est considéré comme un délit), et enfin Clémence Zamora Cruz, Porte-parole de l’Inter-LGBT.

Deux médailles ont été remise. Côté français, le prix a été remis à Handi-Queer , tandis que le prix international a été décerné à deux acteurs - la Commission nationale des Droits humains des Gay et Lesbiennes du Kenya qui se bat pour accroître l'égalité des droits des personnes LGBTQI+ notamment dans le domaine des décisions de justice, et Ameen Rhayem, un journaliste qui travaille comme militant trans au Liban et dans toute la région, en concentrant principalement son activisme en ligne. 

« C’est un honneur pour nous car nous sommes une toute nouvelle association, donc on n’a pas fait énormément d’actions pour l’instant, notre but au-delà du prix est d’obtenir le maximum d’espace pour le handicap et d’avoir plus d’inclusivité dans le milieu LGBT », a confié Maxence Lebret d'Handi-Queer. En ce qui concerne leurs actions, Maxence nous a confié vouloir « essentiellement faire de la sensibilisation dans la handicap et dans le validisme LGBT, mais aussi dans les milieux médicaux pour faire de la pédagogie sur la diversité de genre, et la diversité sexuelle ». L'important a indiqué le jeune militant est « de travailler sur l’intersectionnalité des luttes, de mener toutes les luttes en convergence ».

« Une ville gay-friendly est une ville attractive »

Au-delà de cette volonté de marquer la mobilisation de Paris - « nous sommes engagés, ce prix dit haut et fort 'il faudra compter avec nous' », a martelé Anne Hidalgo -, la Maire a également montré son ambition de faire de cette reconnaissance des droits LGBT et de cette lutte, des éléments de son image à l’international. « Une ville gay friendly permet d’être une ville très performante et créative. Les villes attractives ce sont des villes de liberté,» a t-elle indiqué. 

Une politique de soutien qui n'est pas prête de s'arrêter : Au mois d’août, Paris accueillera la 10e édition des Gay Games, « qui seront une occasion unique de partage de cette fraternité, de cette ouverture, avec la population française mais aussi avec toutes ses délégations qui viendront du monde entier, à partir du sport ». 

Par ailleurs la hausse du nombre d’actes homophobes en 2017 selon le rapport annuel de SOS Homophobie révèle que les discriminations sont loin d'avoir quittées notre société. La mobilisation n'a pas dit son dernier mot.