L'égalité hommes-femmes jusque dans les parcs parisiens !

undefined 23 mars 2021 undefined 16h12

Cindy V

« L'idée n'est pas de construire contre les hommes, mais pour tous » précise Hélène Bidart, adjointe PCF en charge de l’égalité hommes-femmes à la mairie de Paris. C’est dans le parc Suzanne Lenglen au 15e arrondissement, qu’elle et plusieurs adjoints à la mairie ont établi un « diagnostic genré » il y a quelques jours. Le groupe a analysé à qui étaient destinés entre autres les panneaux, les terrains de sports ou encore l'éclairage du parc.

 

Qui utilise comment les parcs publics ?

Les plans des villes, mais aussi l’organisation des parcs ont toujours été pensés, créés et validés par des hommes au pouvoir. Sauf pour quelques rebelles de l’extrême, les femmes avaient leur rôle bien ancré dans l’espace public : si elles ne sortaient pas faire les courses ou chercher les gosses, elles étaient confinées chez elles pour s’occuper du retour du mari.

Alléluia, ces choses-là ont évolué, les femmes aujourd’hui peuvent faire du sport ou se détendre dans les espaces publics entre les heures de travail (sauf confinement bien sûr). Mais ces espaces plein air abritent toujours des stéréotypes de genre handicapant pour les femmes et les minorités de genre.

Des propositions concrètes pour l’égalité de genre dans les parcs

 

Créer des espaces non-genrés : quand il s’agit de changer la couche de son bébé, les lieux de change se trouvent le plus souvent dans les toilettes des femmes, bloquant le passage aux pères de famille de notre siècle.

Les panneaux de signalisation : certains sont aussi des renforcements de stéréotypes genrés : « Pour indiquer qu'on peut emprunter un chemin avec une poussette, il n'y a pas besoin d'un dessin d'une femme avec une jupe et des couettes. On peut juste représenter une poussette. Ce sont des choses qui ont l'air ridicules, mais qui en réalité façonnent notre regard sur la société », dit Hélène Bidard à CNews. 

Les terrains de sports : «Ils sont surtout occupés par des clubs masculins, car la majorité des jeunes femmes quittent les clubs quand elles entrent dans l'âge de la puberté. Il y a de nombreuses raisons, comme l'acceptation de leurs corps, le regard parfois lourd des garçons mais aussi car les clubs féminins ont moins de créneaux horaires», analyse Corinne Luxembourg, maîtresse de conférences en géographie à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris la Villette.

L'éclairage dans les parcs publics peut être aussi un problème pour les minorités de genre : le soir, ces personnes se retrouvent ou sentent systématiquement des dangers d’agressions «Je préfère parler d'espaces "sécurisants", car ils bénéficient aussi bien aux femmes qu'aux enfants et aux hommes, qui, eux aussi, peuvent avoir peur» ajoute Hélène Bidard à CNews.

Anne Hidalgo s'était engagée au réaménagement du parc Suzanne Lenglen pendant la dernière campagne des municipales. Pour elle, « L’espace public n’est pas neutre. »