Le niveau de pollution dans le métro est 30 fois plus élevé que dans la rue

undefined 13 mars 2019 undefined 16h30

Jeanne Gourdon

Le Parisien a fait une découverte plus qu’inquiétante. Ils ont mesuré sur les quais du métro le taux de particules fines PM 2,5, qui font partie des plus petites particules fines et s’infiltrent profondément dans l’appareil respiratoire et les réseaux sanguins. Il serait douze fois plus élevé que dans l’air extérieur.

Le jour où le Parisien a fait ses mesures, la qualité de l’air n’était pas si mauvaise, le niveau de particules PM 2,5 s’élevait à 5 µg (microgramme)/m3 d’air à Paris, la moyenne étant de 15 µg/m3, ce qui est énorme.


L’air énormément pollué sur les quais du métro

Certaines stations ont un taux de particules trente fois plus élevé que dehors. À Châtelet, le taux est de 200 µg/m3, ce qui est très mauvais pour la santé. D’autres stations sont plus préservées, comme Franklin Roosevelt ou des stations de la ligne 1 qui grâce aux portes palières et du matériel neuf s’en sortent plutôt pas mal.


Les causes

Il y a différentes causes à cette pollution extrême dans les couloirs du métro. Parmi celles-ci, le freinage des trains qui émet de la matière remise en suspension à chaque passage. 450 tonnes de matière seraient ainsi émises dans le métro. Cela peut également être dû à l’usure du matériel qui propage d’autres particules dans les couloirs. Évidemment, l’air extérieur apporte énormément de pollution, les bouches de métro se situant à la hauteur des routes et des pots d’échappement. Un spécialiste de la qualité de l’air explique qu’on pourrait y mettre des filtres pour limiter les dégâts.


Un vrai danger pour les salariés

Si les usagers s’y exposent une ou deux heures par jour, le personnel reste en moyenne 6h30 dans les tunnels. Bastien Berthier, de l’Unsa-RATP explique : « En octobre, la RATP nous a présenté un plan d’actions de 45 millions d’euros. C’est bien qu’il y a un danger ! ». Les syndicats espèrent des mesures de prévention, « par exemple, un contrôle des niveaux lors des visites médicales annuelles », ajoute Bastien Berthier. Depuis les années 80, la RATP a mené des études sur plus d’une dizaine de milliers de salariés, elle font apparaître une sous-mortalité de 13% des agents et de 34% des conducteurs par rapport à la moyenne de la population en Île-de-France.

Ce constat est alarmant, et il est très difficile de régler le problème. On sait que la RATP ne reste pas les bras croisés mais cependant, selon Olivier Blond, président de l’association Respire : « cela ne va pas assez vite. Et la RATP fait tout pour éviter d’en parler ». Il est toutefois important de le savoir et de limiter au maximum ses déplacements dans les tunnels du métro.