Nikolas Serdar, le dernier artisan sérigraphe de Paris

Publié le 12 avril 2016 à 2h

par Tiana Rafali-Clausse

Ça me titillait depuis un moment. Les couleurs en bocal, l’énergie de la pièce, la prestance de Nikolas... Je voulais rentrer dans cet atelier de sérigraphie rue La Vieuville alors je l’ai fait. J’ai poussé la porte et rencontré ce peintre artisan sérigraphe. Je n’ai pas été déçue...

Nikolas Serdar fait partie de ces personnes qui impressionnent autant qu’elles mettent à l’aise. Notre rencontre s’est faite autour d’un café, à la lumière des tables de dessins et de nos rires. C’est sûrement ce naturel et cette bonne humeur qui donnent envie de prendre des cours avec lui pour apprendre cette technique d’impression rapportée de Chine par Marco Polo (un peu de culture ça fait pas de mal). Ca et son savoir-faire : il est le seul à Paris à donner des cours de sérigraphie artisanale. Il ajoute : "J'ai inventé toutes sortes de techniques pour dessiner un motif directement sur l'écran. Dans mon atelier on fait ses écrans et ses tirages entièrement à la main. On utilise une raclette pour presser la peinture et la déposer sur le support de son choix : papier, tissus, métal, bois, plastique....". C’est son âme d’artiste qui le pousse à utiliser ses mains plutôt que des techniques industrielles. D’ailleurs dans son atelier, tout est le fruit d’un travail manuel. « Tu vois les bocaux de couleurs là ? Les touristes sont toujours émerveillés, les prennent en photo... Alors que pour moi ce sont des outils de travail que j’ai préparés pour les utiliser, tout simplement ». Et oui Nikolas, il est bon ton atelier !

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Ses toiles cinétiques accrochées aux murs côtoient les travaux de ses élèves : des dessins d’ananas verts, des calques de volants bleus, des illustrations imprimées sur des sacs en toile... Si vous n’avez pas le bon coup de crayon, pas de panique : « l’important ici c’est d’avoir des idées d’images, pas forcément une bonne technique ». Rassurés ? Tant qu’on veut faire de la sérigraphie on peut, surtout avec un prof comme lui. D’ailleurs, il en est certain, quand on sort de sa classe on est formé à un vrai métier, un savoir-faire. Plutôt cool comme reconversion professionnelle...

En partant on ne sait pas si je suis restée là une heure ou deux. Nikolas n’a aucune notion du temps. Je ne sais pas si ça fait vraiment 15 ans qu’il travaille dans cet atelier ou le double du coup... Demandez-lui de ma part quand vous pousserez la porte de cette bulle de création sur la Butte. Quoiqu’il arrive on n’en ressort pas déçu !

Nikolas Serdar Atelier de sérigraphie 17, rue La Vieuville – 18e 320 euros pour un stage d'un mois à l'atelier

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