On vous dévoile les résultats de l\'étude sur la bisexualité

undefined 12 décembre 2018 undefined 15h17

Zoé Stene

En France, 0,9% des femmes et 0,6% des hommes se déclarent bisexuels. L'INED (L'institut national d'études démographiques) vient de nous livrer son étude sur les spécificités des personnes qui se disent bisexuelles par rapport à celles qui s'identifient comme homosexuelles ou hétérosexuelles. La rédac' vous fait un petit topo des résultats !


Méconnue, pleine de clichés et souvent marginalisée, la bisexualité méritait que l'on s'y intéresse de plus près. Mathieu Trachman et Tania Lejbowicz, deux sociologues, ont tenté de définir les caractéristiques sociales des bisexuels en France en s'appuyant sur leur enquête Virage, menée en 2015, sur 27 268 personnes âgées de 20 à 69 ans. 

La première conclusion importante de cette enquête est bien la reconnaissance d'une sexualité à part entière. En effet, les résultats remettent en cause la pensée clichée selon laquelle la bisexualité n'est qu'une periode transitoire vers l'homosexualité ou une homosexualité niée.

Une sexualité d'ailleurs peu assumée, car parmi les personnes qui déclarent une attirance pour les deux sexes, la plupart se définissent comme hétérosexuelles : c'est le cas de 65% des femmes et de 45% des hommes. Il semble donc plus facile pour les hommes qui déclarent une attirance et des pratiques pour les deux sexes de s'identifier bisexuels, alors que les femmes s'identifient plutôt comme hétérosexuelles quels que soient leurs désirs et leurs pratiques. Se dire bisexuel implique une affirmation de ses désirs peut-être plus facilement admise pour les hommes.

D'autres conclusions sont plus surprenantes : près de la moitié des femmes bisexuelles ont moins de 30 ans alors que plus de la moitié des hommes bisexuels ont plus de 50 ans ; les femmes bisexuelles entrent dans la sexualité plus jeunes que les autres femmes et déclarent un nombre de partenaires plus important que les femmes hétérosexuelles, ou encore, les femmes bisexuelles sont en moyenne plus diplômées que les hétérosexuelles mais un peu moins que les lesbiennes.

Enfin, l'enquête conclut que si la majorité des personnes bisexuelles ont eu des partenaires des deux sexes dans leur vie, ces partenaires sont plus souvent du sexe opposé. Se dire bisexuel ne signifie donc pas nécessairement une attirance indifférenciée pour les deux sexes. 

À la rédac', on pense que le plus important est finalement de s'accorder le droit de tomber amoureux de qui on veut !