Bientôt un congé menstruel en France ?

undefined 1 septembre 2017 undefined 16h44

Camille

Après les congés gueule de bois dont on vous parlait ici, la possibilité d'un congés menstruel a été évoquée ce mercredi au micro de RMC. Un débat plus à propos lorsque l'on sait à quel point, même si elle est tabou, la douleure menstruelle n'est pas un mythe. Qu'en disent les pros ?

Dysménorrhée pour plus d'une femme sur deux 

Les règles douloureuses (dysménorrhée, si tu veux avoir l'air érudit) touchent 50 à 70% des femmes selon l'assurance maladie. L'intensité de la souffrance varie : parfois simple dérangement dans le bas ventre, parfois véritable douleur paralysante accompagnée de crampes. Elle peut s'avérer en tout les cas handicapante pour travailler. Avec la modernisation du code du travail, le débat sur le congé menstruel est de nouveau lancé.

L'investigatrice 

C'est l'autrice de "Grand Mystère des règles : Pour en finir avec un tabou vieux comme le monde" Jack Parker qui prône ce mercredi sur RMC la mise en place du sus-cité. Pour étayer son propos, elle cite l'exemple de la chanteuse Imany qui raconte prendre jusqu'à 15 cachets par jour avant de monter sur scène. La première étape, serait aussi, selon madame Parker, d'abattre le tabou des règles. Aucun débat n'est envisageable autrement. 

Des réactions mitigées

Pourtant, selon Alain Tamborini, gynécologue spécialiste des problèmes hormonaux, le congès menstruel serait une mauvaise idée. Il indique en effet que mieux vaudrait proposer une "stratégie thérapeutique, un traitement. Parce qu'aujourd'hui, pour les femmes qui souffrent pendant les règles, il ne faut surtout pas s'en accommoder, il ne faut surtout pas l'accepter, il ne faut surtout pas se résigner". Il propose donc plutôt d'expliquer "pourquoi elle a mal et de trouver une solution". Des auditeurs twittos, illustrations de l'inconsidération du débat, choisissent de le décrédibiliser.

Et certaines femmes de se rebeller, justfiant l'intérêt de la question et la réalité du handicap

Certaines féministes, notamment Claire Serre-Combe (porte parole de l'association Osez le féminisme) voient  (plus tempérement) cette mesure comme une "fausse bonne idée".  Elle n'aurait d'autre effet, dit-elle, que de creuser les inégalités hommes-femmes, augmenter le coût du travail pour ces dernières et causer un agravement de leur progression sur le marché du travail. 

Finalement, RMC tranche en organisant un sondage. Une écrasante majorité de français se dit en défaveur du congé menstruel.

Fébrile projet

Pour l'instant, aucun des pays d'Europe (même si l'Italie a aussi soulevé le débat récemment), n'a adopté le projet.  Certaines entreprises (comme la britannqiue "Coexist") offrent cependant à leurs employées la possibilité de travailler à domicile lors des jours rouges. Au Japon, le projet est en revanche mis en place depuis 1947. L'indonésie, la Corée du Sud et Taïwan ont aussi adopté le congés menstruel depuis plusieurs années. Les Françaises s'apprêtent-elles à couler des jours meilleurs ? Pas sûr.