[On lit quoi en février ?] Bonheur(s), scandales et surveillance de masse

undefined 27 janvier 2020 undefined 15h10

Manon Merrien-Joly

Vous la sentez bien, là, cette grosse hibernation ? Lorsque les lueurs du jour s'amenuisent simultanément à votre jauge d'énergie, il n'est de meilleure solution que de s'attaquer à cette pile de bouquins qui manque de faire s'écrouler votre table de chevet. La vérité, c'est que tous les soirs vous stalkez Instagram jusqu'à ce que vos doigts engourdis échappent votre smartphone, le laissant s'écraser de plein fouet sur votre visage tout juste endormi. Halte ! Au programme des lectures de février, un essai sur le bonheur à la française, les scandales du monde culturel parisien ou encore une enquête sur les dispositifs de surveillance de masse. 

Petites mythologies du bonheur français de Gaël Brûlé

Aah le bonheur. Si dans les années 1980, on courait après l’argent, le cul et la notoriété, l’indispensable des années 2010, c’était bien le bonheur. Maintenant que cette recherche s’est démocratisée, l’ingénieur et sociologue Gaël Brûlé, qui a fait du bonheur son objet d’étude s’empare du sujet sous le prisme de la culture française. Hédonisme, libertarisme, passion pour les idées, attachement au passé ou verticalité (satisfaction à être « au-dessus » des autres), on décortique notre rapport au bonheur et on en prend parfois pour son grade. Un bon pas de côté pour le Français réputé rabougri.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Bien-Être DUNOD (@bienetredunod) le

Petites mythologies du bonheur français de Gaël Brûlé
Editions Dunod – 19,90€
Sortie le 5 février

Kétamine de Zoé Sagan

Point d’anesthésique ici, Kétamine se revendique comme une sorte de continuité romanesque à Crépuscule, « entre Juan Branco et le Glamorama de Bret Easton Ellis ». En d’autres termes, un plan à trois mêlant révélations sur des personnalités publiques, critique du monde culturel parisien et satire sociale. Roman parisiano-parisien par excellence,  il est le fruit de la plume de Zoé Sagan, une entité se définissant comme une intelligence artificielle tenant à démontrer un glissement de la société du spectacle à la société de l’algorithme. Dans ce brûlot de 500 pages, le monde de la culture prend un sacré revers. A lire en mémoire des années 80 et de nos rêves passés d’argent, de cul et de notoriété.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par F.S.L. 👁 (@time.s.up_pressreview) le

Kétamine de Zoé Sagan
Editions Au Diable Vauvert – 23€ 

Les optimistes de Rebecca Mekkai

Chicago, 1980. Au cœur du quartier de Boystown, on suit la bande de potes de Yale, des intellos qui bossent comme journalistes, activistes, profs ou artistes. L’épidémie du sida frappe brutalement leur communauté, tout s’effondre. Rebecca Makkai fait ici le portrait d’une jeunesse brisée et fascinante qui nous propulse habilement dans l’épicentre de la maladie et à nous donner des leçons de résilience. Finaliste du prix Pulitzer, le roman a tout pour s’imposer comme un classique de la littérature contemporaine. 

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Editions Les Escales (@lesescales) le

Les optimistes, de Rebecca Makkai
Editions Les escales – 22,90€ 

A la trace, enquête sur les nouveaux territoires de la surveillance, d'Olivier Tesquet

Parce qu’on s’effraie et on s’indigne des caméras intelligentes du Xinjang en ignorant qu’à Nice, un habile système de surveillance se déploie avec reconnaissance faciale et détection de bruits, que nous sommes investi.e.s par la reconnaissance faciale et les premiers complices de notre surveillance sur les réseaux sociaux, Olivier Tesquet, journaliste à Télérama, a enquêté sur les nouveaux territoires de la surveillance. Il en décrypte les mécanismes et en sort un ouvrage destiné à "ceux, trop nombreux, qui pensent n’avoir rien à cacher".

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Olivier Tesquet (@oliviertesquet) le


A la trace, enquête sur les nouveaux territoires de la surveillance d’Olivier Tesquet
Editions Premier Parallèle – 18€

Histoire universelle de la connerie, sous la direction de Jean-François Marmion

En voilà un bouquin à mettre entre toutes les mains ! Dans cette Histoire universelle de la connerie, plus de trente historiens éclairent notre lanterne sur la connerie du néolithique à l'ère du transhumanisme. Racisme, sexisme, esclavage, guerre, religion ou encore terrorisme sont abordés dans ce manuel d'histoire sous le prisme de la bêtise humaine, qui devrait être offert avec chaque ouvrage destiné aux écoliers. 

Histoire universelle de la connerie, sous la direction de Jean-François Marmion
Editions Sciences Humaines - 18€

Alors, tu m'aimes ? de Thomas Baignères

"(...)Si l'art du bref est tout de ciselures, Thomas Baignères tient le bon ciseau (...)" dit l'académicien Marc Lambron de Thomas Baignères, un jeune poète parisien de 27 ans qui ravira les adeptes de poèmes et de lectures éclairs. Des rêves lucides, bourrés d'humour, de romantisme et d'un réalisme parallèle. On retrouve le temps du recueil notre candeur perdue à notre entrée dans l'âge adulte, et ce n'est vraiment pas pour nous déplaire.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Thomas Baignères (@thomas_baigneres) le

Alors, tu m'aimes ? de Thomas Baignères
Le nouvel Athanor - 15€

Saisons en friche, de Sonia Ristić

Si depuis une dizaine d'années, les friches culturelles fleurissent dans toute la France, et plus particulièrement en Ile-de-France, réinventant aussi bien les espaces que les usages que l'on en fait, le dernier roman de l'auteure serbo-croate Sonia Ristić nous plonge dans le quotidien des membres d'un squat. On suit avec enthousiasme l'aventure collective de ce collectif d'artistes qui nous immerge dans un quotidien réaliste et poétique à la fois.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Chris Ontheroadagain (@dealerdelignes) le

Saisons en friche, de Sonia Ristić
Editions Intervalles - 19,90€