On a rencontré les frenchies de Phoenix

undefined 17 juillet 2017 undefined 18h08

Olivia

Quatre ans après Bankrupt !, les frenchies de Phoenix reviennent avec Ti Amo, un album enjoué, lumineux, dont certaines notes évoquent le kitsch des tubes italo-disco des années 80. Exactement ce qu’il nous fallait pour enchanter notre été.

Vous avez commencé à travailler sur cet album en septembre 2014, moment où vous aviez « l’impression que le monde était en train de s’écrouler sous vos yeux ». C’est pour en prendre le contre-pied que votre album est si enjoué ?

Deck D’Arcy : D’aucuns le disent. Non je ne crois pas… enfin si, peut-être un peu, mais si c’est le cas, ce n’est pas vraiment réfléchi.

Christian Mazzalai : Ça s’est fait de manière inconsciente.

DD : Je pense qu’il (Thomas Mars, ndlr) faisait référence aux attaques, à tout ce qui est en train de se passer, mais on avait un peu commencé avant que ça pète. Et puis on était sur un rythme où on faisait cette musique, comme tu l’as dit, « un peu enjouée ». Quand tout ça s’est passé, on s’est demandé si cela avait du sens de faire un disque comme ça à cette époque. Mais c’est vite passé, parce qu’on s’est rendu compte qu’il n’y avait aucune raison de changer.

Vous parlez d’un sentiment de culpabilité au début de la réalisation de ce nouvel album, pourquoi ?

CM : On s’est demandé pourquoi on faisait ça. On est rentrés en studio sans le moindre concept, le but était d’expérimenter, d’aller le plus loin possible et la musique qu’on produisait naturellement était assez lumineuse, et c’est juste qu’on s’est posé des questions. Evidemment, tout est lié dans la vie, et là il y avait un lien, on cherchait une sorte de paradis perdu. La musique, c’est toujours un moyen formidable de trouver une évasion. C’est ce qu’on faisait pour nous, tous les quatre, toute la journée pendant deux ans. On s’est évadé le plus loin possible de ce qu’on vivait.

Il y a une forte influence italienne dans cet album. D’où vient-elle ?

CM : C’est une très bonne question, nous n’avons pas encore exactement la réponse, mais peut-être de nos souvenirs de vacances d’été, moi je suis à moitié italien. C’est venu à nous, on l’a accepté, on a pris cette direction et on l’a chérie, parce que ça nous faisait du bien.

Les chansons mélangent l’italien, l’anglais, le français, et même un peu l’espagnol. Comment ça s’est fait ?

DD : Ça s’est fait de manière naturelle, c’est marrant parce qu’on avait essayé de faire des morceaux français, comme Rue de Rome, mais c’était resté au stade du fantasme et finalement, ce n’était pas devenu de vrais morceaux. On n’y arrivait pas. Là, pour la première fois, c’est resté comme c’est sorti au moment de la composition.

CM : C’est une aventure qui est venue à nous, c’est exactement ça qu’on cherche.

phoenix© Photo Emma Le Doyen Art direction

Vous dites que le cœur de votre musique c’est l’improvisation, expliquez-nous un peu le processus ?

DD : On commence tout d’abord par trouver un studio, un lieu vierge de tout souvenir, un endroit où on n’a jamais été.

CM : Notre technique c’est d’être en roue libre totale. La première étape, c’est surtout de ne pas réfléchir, de se laisser guider par une émotion. Pendant un an, on a accumulé des milliers d’heures de musique comme ça. La grande majorité était dans cette direction d’Europe Latine lumineuse.

L’endroit, le moment idéal pour écouter votre album ?

DD : C’est un album à écouter autant le jour que la nuit.

CM : Dans la voiture. On écoute toujours les disques dans la voiture pour voir s’ils sont bien. Cela fait partie de nos meilleurs souvenirs de vacances passées ensemble adolescents, on écoutait des disques fantastiques dans la voiture. L’album Odelay de Beck, j’ai ce souvenir qui me revient.

DD : J’avais une Twingo violette…


Ce que vous aimez le plus à Paris ?

CM : Aller à un comptoir de café, ça n’existe nulle part ailleurs.

Ce que vous détestez le plus ?

CM : Le nouveau look des cafés.

Si vous étiez un bonbon ?

CM : Ces bonbons italiens qui s’appellent “Leone”, ils sont parfaits pour écouter Ti Amo.


Nouvel album Ti Amo
En concert le 29 septembre à l’AccorHotels Arena