Avec #Sciencesporcs, des étudiant.e.s dénoncent des viols à Sciences Po

undefined 10 février 2021 undefined 12h27

Sarah Leris

« Je pleurais dans tes bras et tu m'as forcée. Tu m'as violée. Je dormais et t'as continué. Tu m'as violée. Tu m'as demandé si ça allait, je t'ai dit non et t'as fini. Tu m'as violée », écrit Juliette, 20 ans, dans un post sur un groupe Facebook d’étudiants à Sciences Po Toulouse. Depuis la fin du mois de janvier, ce sont près de 150 témoignages tous plus glaçants les uns que les autres qui ont été regroupés sur ce groupe, entrainant une série d’autres partout sur la toile. Le compte @memespourcoolkidsfeministes en a rassemblé une partie. Sur Twitter, c’est sous le hashtag #SciencesPorcs que les victimes témoignent.

Agressions sexuelles, viols, bizutage, harcèlement...

Agressions sexuelles, viols, bizutage, harcèlement, les témoignages font froid dans le dos. Dans tous les campus de Sciences Po, partout en France, c’est le même schéma : des violeurs, hommes, récidivistes et protégés par l’administration. Au pire, ils sont transférés de campus. Jamais rien de plus. « On entendait parler de ce mec qui avait violé en filles en soirée. Aucune annonce de l'administration pour protéger qui que ce soit, alors que tout le monde savait que ça avait eu lieu ».

Une victime raconte même qu’après avoir dénoncé son viol à l’administration, celle-ci aurait « proposé des trucs pour prendre soin de moi mais jamais de mesures par rapport à lui (exclusion ou autre) ou de mesures générales de prévention », soulignant le paradoxe entre la gravité de la situation et l’inaction de l’école.

À Toulouse, suite au témoignage de Juliette, une enquête a été ouverte. À Paris, Frédéric Mion, directeur de Sciences Po Paris, a donné sa démission. De son côté, Marlène Schiappa a apporté son soutien aux victimes, les encourageant à continuer de témoigner, mais si les victimes sous aussi écoutées et soutenues que celles qui ont osé témoigner contre Gérald Darmanin, difficile d’avoir confiance en ce gouvernement.