3,2 millions de produits neufs détruits chaque année par Amazon

undefined 14 janvier 2019 undefined 16h07

Jeanne Gourdon

L’émission Capital de M6 a dénoncé le gaspillage scandaleux du géant Amazon. En 2018, ce sont plus de 3,2 millions d’objets invendus en tout genre détruits en France.


Un journaliste de M6 a réussi à se faire embaucher comme manutentionnaire dans l’entrepôt d’Amazon à Saran (Loiret). Déjà plein de soupçons, son objectif était de filmer le départ des marchandises vers le lieu où elles seront détruites. Infiltré, le journaliste a fait un rapide inventaire des produits en direction de la casse : couches, livres, télévisions… Il a aussi placé un GPS sous certains d’entre eux et, surprise, ils sont déversés sauvagement dans un site de la forêt orléanaise.


Pourquoi Amazon détruit ou jette les invendus ?

L’entreprise stocke les produits des vendeurs indépendants afin d’assurer une livraison rapide aux clients. Mais que faire des invendus sachant que les prix de stockage vont crescendo ? Au début, les vendeurs payent 26€/m3 puis au bout de 6 mois, 500€/m3 et à partir d’un an 1000€/m3 !! Les vendeurs sont alors contraints de détruire leur marchandise, faute de moyens. Pas de problème, Amazon s’en charge à moindre coût. Dans le plus petit entrepôt de l’entreprise en France, c’est 300.000 produits qui sont partis en fumée ces 3 derniers mois. 97% de la marchandise jetée est celle de vendeurs indépendants.


Le gouvernement réplique

Brune Poirson, la ministre de la Transition écologique et solidaire, se dit « choquée » de cette découverte. Et elle déclare également que « Dans les mois à venir, une loi va passer au Parlement qui va interdire ce type de pratique. Des entreprises comme Amazon ne pourront plus jeter des produits qui sont encore consommables ». Elle ajoute que les entreprises usant de ces pratiques « ne pourront pas non plus rendre impropres à la consommation des produits qui pourraient être encore utilisables : pour cela, elles devront se débrouiller et trouver des solutions ». Sanctions à la clé si ce n’est pas respecté.

Amazon était déjà dans le collimateur concernant les conditions de travail qu’elle impose à ses salariés. Aujourd’hui, c’est une nouvelle affaire qui tombe sur le géant américain. Reste à voir si l’entreprise va être sanctionnée pour tous les produits qu’elle a déjà jetés ou si les décisions de la ministre s’appliqueront seulement pour les récidives. Capital essaie tant bien que mal de demander une interview au groupe, mais les messages restent sans réponse.