Des rodéos à trottinette sous gaz hilarant dans les rues de Paris

undefined 23 juillet 2020 undefined 11h29

La Rédac'

Chaque samedi soir depuis un mois, des groupes d’une cinquantaine de personnes se regroupent sur la plus belle avenue du monde pour y organiser des courses de trottinette électrique sous gaz hilarant. Une nouvelle tendance dangereuse pour les utilisateurs et les passants.
 

Des courses incontrôlables  

Alignés en rang d’oignons sur toute la largeur du trottoir, les jeunes se préparent à une course sauvage en haut de l’avenue. Les règles sont inexistantes et tous les moyens sont bons pour arriver premier. Ils n’hésitent pas à slalomer à toute vitesse entre les piétons venus flâner et les terrasses de restaurants.

Mais l’autre problème, c’est que ces courses sont organisées sous l’influence du protoxyde d’azote, un gaz utilisé en cuisine pour la fabrication de chantilly. En plus des effets euphorisants, le "proto" – autrement appelé gaz hilarant – provoque des vertiges, et dans les cas les plus graves, des pertes de mémoire, syncopes et troubles neurologiques sévères. En inhalant un ballon rempli de proto, les courses deviennent alors incontrôlables.


Les trottinettes bridées à 8 km/h

Pour stopper les courses sauvages, la maire du 8e arrondissement, Jeanne d’Hauteserre, compte brider les trottinettes à 8 km/h et appelle à davantage de gendarmes. « Ces jeunes roulent comme des fous. Et j'en ai vu moi-même qui semblent grisés, sans doute par l'effet du gaz hilarant, les bras levés, planant, tenant à peine le guidon. C'est inquiétant car beaucoup de touristes se promènent sur cette artère emblématique de Paris. Il y a un vrai risque d'accident. En plus, ces comportements s'étendent désormais aux rues avoisinantes qui ont des trottoirs plus étroits », s'alarme l'élue à nos confrères du Parisien. Concernant le proto, il n’est pas classé comme stupéfiant et se trouve facilement dans toutes les grandes surfaces. Pour le moment, aucun accident grave n’a été déclaré. Affaire à suivre…