Où et comment a-t-on le plus de chances d'être contaminé par le Covid-19 ?

undefined 17 décembre 2020 undefined 16h55

La Rédac'


Elle était attendue par beaucoup, la voici : ce jeudi 17 décembre, les résultats de la première étude nationale sur les circonstances des contaminations ont été publiés. L'enquête a été réalisée par l'Institut Pasteur, avec Santé Publique France, 
l'Assurance-maladie et Ipsos et vise à déterminer les lieux et facteurs principaux de contamination au Covid-19. Baptisée ComCor, elle évalue les facteurs sociodémographiques, les comportements et les pratiques augmentant ou diminuant le risque d’être atteint par le coronavirus. 

3400 volontaires infectés par le Covid-19 et 1700 autres qui n’ont pas été contaminés ont été interrogés par les chercheurs. Ces derniers ont ainsi déterminé que la fréquentation des salles de sport, des restaurants ou des bars était associée à une augmentation du risque de contamination, contrairement aux commerces et aux transports en commun. C'est par cette étude et plusieurs études internationales que le gouvernement justifie la fermeture des bars et des restaurants. Pourtant, l'étude a été menée en octobre et en novembre, pendant le couvre-feu, alors que ces établissements étaient censés être fermés : « Cela laisse entendre qu’il y a eu des bars et restaurants ouverts de façon clandestine pendant le confinement » et que les personnes qui s’y sont rendues, même moins nombreuses, « s’y sont beaucoup exposées », détaille le Pr Fontanet, qui a piloté cette enquête.

L'épidémiologiste enjoint cependant à la prudence concernant l'interprétation de ces résultats « sur un sujet éminemment sensible » et rappelle que puisque les bars et les restaurants n'étaient pas ouverts normalement, il est difficile de savoir « quelle est la part réelle des restaurants et des bars dans la transmission » du virus. 

L'étude montre que plus d'un tiers (35 %) des contaminations dont la personne-source est connue se produisent à la maison, et que dans 64 % des cas, c'est auprès de son conjoint qu'on se contamine, puis par la famille élargie (33 % des personnes-sources connues), le travail (29 %), et enfin les amis (21 %). Côté professionnel, les métiers les plus exposés sont les cadres administratifs et commerciaux en entreprise, les personnels de santé et travailleurs sociaux, les ouvriers dans l'industrie ainsi que les chauffeurs. L'étude montre aussi que le télétravail réduit de 30 % les risques de contamination.

Concernant les circonstances de contamination, l'étude ComCor a interrogé par questionnaire 25 600 personnes infectées tirées des fichiers de l’Assurance-maladie (CNAM) et montre que « les repas jouent un rôle central dans ces contaminations, que ce soit en milieu familial, amical ou à moindre degré professionnel ». Une constatation à laquelle on s'attend puisque l'on y est proche les uns des autres et sans masque. Autre chiffre intéressant, 97 % des personnes infectées se sont isolées, mais souvent trop tard, souvent en attendant d’être testées.

Les auteurs de l'étude précisent bien qu'il est difficile de tirer des conclusions définitives en raison de la période particulière à laquelle a été fait l'étude, qui sera poursuivie dans les prochains mois pour préciser les résultats et en savoir plus sur la transmission du coronavirus dans d'autres lieux.