Dimanche soir (15 janvier), les Parisiens ont eu un sacré choc en allant prendre leur bus… Les mêmes affiches anti-IVG qui avaient fait scandale dans le Figaro quelques jours plus tôt trônaient fièrement sur les supports publicitaires de plusieurs abribus et stations de taxi de la capitale. Une action pirate menée par le mouvement En marche pour la vie.
Le mot a commencé à se répandre sur Twitter quand Guy Birenbaum et Julien Baldacchino, respectivement journalistes pour France Info et France Inter, ont posté des photos de cette campagne d’affichage scandaleuse.
Station de taxis & abri bus, Paris XVI, 2017 pic.twitter.com/FNvRXobYpV
— guy birenbaum (@guybirenbaum) 16 janvier 2017
Et donc, après les journaux, la campagne anti-IVG sur les abribus. Mais. Je. ð¨ pic.twitter.com/xe29gWc09Z
— Julien Baldacchino (@Gubalda) 16 janvier 2017
Choqués et en colère, des internautes ont alors interpellé JCDecaux – en charge de l’affichage urbain – sur les réseaux sociaux.
Et sinon @GroupeRATP et @JCDecaux_France les campagnes de pub anti-avortement ca se passe comment ? pic.twitter.com/JwK3qKJ2No
— Cécile Chapron (@InitialesC) 16 janvier 2017
À Paris, dans le 16eme, @JCDecaux_France a validé des affiches de propagande anti-IVG.
— Max (@MaximeHaes) 16 janvier 2017
Vous fournissez les cintres ou pas ? pic.twitter.com/AbejQAOa0x
La société a tout de suite démenti son implication dans cette campagne, en indiquant qu’il s’agissait là d’un affichage purement illégal.
Les affiches « Marche pour la vie », posées illégalement sur nos mobiliers, sont actuellement retirées par nos équipes.
— JCDecaux France (@JCDecaux_France) 16 janvier 2017
Une information vérifiée sur le site de la campagne En marche pour la vie - collectif regroupant entre autres la Fondation Lejeune, l'association anti-avortement Choisir la vie et Les Survivants – qui avait lancé un appel à bénévoles pour une action de « Street Marketing ».
Pour en savoir plus, Emilie, une militante féministe, remplit le formulaire de participation. En retour, elle reçoit des textos explicites concernant le mode opératoire à suivre, diffusés sur Konbini.
Les militants avaient donc pour consigne de se déguiser en agents du réseau JCDecaux, en prenant soin de mettre au placard leurs tenues vestimentaires habituelles. Le message se termine nonchalamment par un « Soyez à l’heure pour l’apéro ! », comme s’il s’agissait d’une simple soirée entre potes.
Après réception de ces sms, Emilie contacte la police, qui envoie une équipe le soir même. Peu après, elle reçoit un dernier texto indiquant l’annulation de l’opération du 12 janvier.
Ce n’était malheureusement que partie remise, puisque l’opération a bien eu lieu quelques jours plus tard.
La société JCDecaux a annoncé qu’elle porterait plainte auprès du procureur de la République de Paris pour vandalisme. Les responsables risquent jusqu’à 3 750 euros d'amende et une peine de travaux d'intérêt général. On a hâte de les voir récurer les toilettes publiques.