La police autorisée à nous fouiller dans le métro

undefined 7 avril 2017 undefined 00h00

Louise B

Depuis mercredi matin, les forces de l’ordre ont le droit de fouiller votre sac quand vous vous trouvez dans les entrailles de la capitale. Un arrêté émanant de la Préfecture de Police de Paris rend légale la fouille de bagage sur « toute personne, quel que soit son comportement » dans le métro ou RER en Île-de-France.


Les attentats dans le métro de Saint-Pétersbourg faisant 13 morts ont ravivé la peur qui plane sur nos civilisations. En réaction, une nouvelle mesure a été mise en place pour faire face à la menace terroriste dans les transports en commun : autoriser les fouilles spontanées de sac dans les métros et RER
sur « toute personne, quel que soit son comportement ». Or, d’ordinaire, la fouille dans les affaires personnelles (sac, portefeuille, poche, etc.) d'une personne est assimilée à une perquisition et les officiers de police judiciaire ne sont autorisés à le faire que dans quelques cas précis (flagrant délit...). Cet arrêté a été permis par l'État d’urgence, et prolongé cinq fois par le Parlement depuis novembre 2015. 


Valable qu'une journée

Selon le code de procédure pénale, cette mesure ne peut « excéder 24 heures ». Elle n’a donc pas pour ambition d’être permanente, mais peut être renouvelée quotidiennement. Etant donné le souhait exprimé par le ministre de l'Intérieur, Matthias Felk, de renforcer la sécurité dans les transports en commun d'Île-de-France, elle pourrait tout de même durer un certain temps. Lundi, le gouvernement a déployé 140 gendarmes supplémentaires pour participer à cette surveillance. Il va falloir s’habituer à voir des policiers sur nos trajets journaliers.

Etat-d-urgence

Pour ou contre ?
 

Cet arrêté va-t-il dissuader les terroristes de passer à l’action ? Si certains citoyens se voient rassurés, d’autres perçoivent cette mesure comme un pas de plus vers un régime de peur et de mobilisation sécuritaire permanente. De plus, on le sait, c’est une cible particulière qui sera touchée par ces fouilles. Or, si le contrôle au faciès est un sujet délicat depuis des années, la "fouille au faciès" ne risque-t-elle pas d'envenimer une tension déjà latente au sein de la société civile ?