L'éco-anxiété, ou la peur du changement climatique

undefined 19 mars 2019 undefined 15h42

Jeanne Gourdon

En pleine mobilisation citoyenne pour demander des changements sur le thème du climat, une nouvelle pathologie est décelée : l’éco-anxiété. Explications.


Certaines personnes se sentent bouleversées, touchées, parfois même paniquées par le dérèglement climatique. Une forme d’angoisse peut naître, aujourd’hui elle porte un nom : l’éco-anxiété. Miriam Nielsen, journaliste scientifique basée à New York, explique sur sa chaîne Youtube, Zentou : « À chaque nouvel article sur l'augmentation de la température des eaux, sur la fonte glaciaire ou sur un nouveau rapport des Nations Unies, ce sentiment de destin fatal et de désespoir s'installent dans mon cerveau, comme une épaisse couche de poussière. ». Cette angoisse naît aussi du sentiment d’impuissance, de ne rien pouvoir faire. D’être contraint à subir le chaos.


Un trouble moderne

Ce trouble se différencie des autres pathologies mentales. Ali Mattu, docteur en psychologie médiacale à la Columbia University, explique : « L'éco-anxiété est assez proche de l'anxiété classique. Mais ce qui la différencie d'un simple stress, c'est le côté désespéré, dans le sens où nous sommes tellement coincés dans nos soucis que cela nous empêche d'agir. Il n'y a pas de définition psychiatrique pour le moment mais c'est un nouveau terme. »

Selon une étude menée en 2018 par Harris Poll, 92% des Américains se disent préoccupés par le futur de la planète. Surtout, 72% des Millennials (personnes âgées de 18 à 34 ans) disent ressentir les symptômes de l’éco-anxiété. Ils affirment que ce qu’ils regardent, entendent ou lisent de négatif dans les médias a un impact sur leur bien-être émotionnel. De plus en plus de fictions, films ou séries, dépeignent un monde qui aurait été ravagé par une catastrophe naturelle. Ces dystopies participent également à ce sentiment d’anxiété.

Si un terme a été inventé pour nommer cette pathologie, c’est qu’elle est bien réelle. La Terre évolue et pas vraiment positivement. Il est encore possible de changer les choses en œuvrant à notre échelle et en continuant à descendre dans la rue pour demander des comptes au gouvernement.


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